Billet MPM de mai 2019
Le mai de la pédagogie à la MPM : une définition et quatre points d'interrogation
Voilà désormais la MPM dotée d'une définition de la pédagogie. Il était temps, après plus de trois années d'existence de l'association et d'activités sous la bannière de cet "objet" difficile à identifier et qui ne se laisse pas facilement mettre en mots. Par-delà la diversité des références pédagogiques présentes dans le comité d'animation, il a enfin été possible de dégager un "en commun" qui s'affiche maintenant sur notre site. Une (et non pas la) définition de la pédagogie en cohérence avec les fondements et les valeurs de l'association qui devraient également bientôt figurer sur le site. Mais aussi une définition qui, loin d'enfermer les acteurs dans un cadre restrictif et prescriptif, ouvre et stimule la réflexion des acteurs.
Ce n'est donc pas tout à fait un hasard si les intitulés des différentes activités de la MPM au programme de ce mois de mai se terminent tous par un point d'interrogation. Comme cela a déjà été noté dans le précédent billet, la MPM a plus vocation à questionner les pratiques éducatives qu'à fournir des outils clés en mains, prêts à l'emploi. C'est encore ce que disait un participant à l'issue de la dernière "rencontre avec les grands pédagogues" : "cela permet de discuter avec d'autres et d'avoir une approche éducative partagée entre le monde des enseignants et celui des animateurs de loisirs'.
"Activités ludiques, activités scolaires : quels éducateurs sommes-nous ?"
Et notre interlocuteur de poursuivre : "Je suis convaincu qu'il y a une approche pédagogique à mettre en œuvre au collège avec une approche de l'éducation populaire plus présente..."
Nous voilà d'emblée dans la thématique du groupe issu de la rencontre du 3 avril (voir billet précédent). Sur les 17 personnes présentes, une dizaine d'entre elles ont souhaité poursuivre et approfondir la réflexion, à partir d'échanges sur leurs pratiques, sur la place de l'enfant et de l'élève dans les activités mises en place dans les accueils de loisirs et à l'école : en quoi contribuent-elles à l'éducation des enfants ? De quelles valeurs sont-elles porteuses ?
"Eduquer à la citoyenneté : oui, mais comment ?"
C'est l'intitulé de la rencontre qui aura lieu le lundi 20 mai, au lycée Roosevelt. Cette rencontre, en partenariat avec REZ0! et l'ICEM68, s'inscrit à la suite de celles qui se sont déroulées en mai et en décembre 2018. Celles-ci ont permis de mettre en évidence que l'éducation à la citoyenneté ne saurait se contenter de s'inscrire dans des activités limitées dans des temps et dans des espaces spécifiques. Même si celles-ci débouchent assez souvent sur des réalisations, des manifestations ou des actions fort intéressantes, dont la presse locale se fait volontiers l'écho.
Pour les organisateurs de cette nouvelle rencontre, il s'agit d'engager une réflexion sur une éducation à la citoyenneté inscrite à la fois dans la durée et dans le quotidien des enfants, des élèves, des jeunes, dans la classe, dans l'établissement scolaire, dans l'association ou le centre de loisirs. Claude Escot, membre du comité scientifique du mouvement d'éducation populaire "les Francas", a accepté de nous faire bénéficier de son expérience de formateur et de l'expertise acquise dans ce domaine. Pas d'intervention magistrale mais une soirée construite à partir d'échanges entre lui et les participants, dont l'objectif est d'inviter les personnes qui le souhaitent à constituer un groupe de réflexion et d'expérimentation à partir de pratiques relevant de l'éducation en actes et dans la durée à la citoyenneté.
"Quelle place de la nature dans l'éducation des enfants aujourd'hui ?"
C'est l'intitulé de la rencontre-débat organisée le mercredi 22 mai à l'UHA, avec notre partenaire NovaTris et, pour cette manifestation d'envergure, le soutien de l'Académie de la petite enfance et de la MGEN (Mutuelle générale de l'Éducation nationale).
Pour une proportion importante d'enfants, le "syndrome de manque de nature" est devenu une source majeure d'inquiétude. Des revues, des émissions de radio interrogent : quels individus l'absence ou la rareté de contact direct avec la nature nous prépare-t-elle ? Le Moulin Nature de Lutterbach consacre toute une soirée, le 9 mai, à cette question.
Notre manifestation du 22 mai est également une contribution à la réflexion et à l'action sur cette préoccupation commune à nos différentes structures. Elle met plus particulièrement le projecteur sur la place de la nature dans le développement psychologique de l'enfant, en deux temps :
- une conférence d'Ulrich Gebhard, professeur au département des sciences de l'éducation de l'université de Hambourg (Allemagne), sur "l'importance de l'expérience dans et avec la nature sur le développement psychologique des enfants". Ulrich Gebhard est l'auteur de Kind und Natur ("L'enfant et la nature"), paru en 2009, dont la réédition avec mise à jour pour prendre en compte les recherches les plus récentes est prévue pour la fin de la présente année.
- une table tonde réunissant des acteurs de terrain dont les pratiques visent à faire vivre à des enfants de tous âges des relations directes avec la nature. L'Académie de la petite enfance, le jardin d'enfants de Wittelsheim, la Maison de la nature du Sundgau ont rapidement accepté de venir apporter leur témoignage pour nourrir la réflexion.
Comme dans toutes nos rencontres-débats, des temps sont prévus pour échanger avec les intervenants et entre participants, afin de (re)donner à la nature toute sa place dans l'éducation des enfants.
Attention : inscription particulière pour pouvoir profiter d'un casque de traduction.
"Pourquoi apprendre à lire ?"
C'est la question que pose Philippe Meirieu dans le petit documentaire qu'il a réalisé pour présenter le pédagogue brésilien, internationalement reconnu, Paulo Freire (1921-1997). C'est lui qui est l'"invité" de cette nouvelle "rencontre avec les grands pédagogues" du lundi 27 mai, à la Maison des associations de Bourtzwiller.
Avec une telle question, c'est le retour aux fondamentaux de l'éducation. Une question d'autant plus vive quand on sait que Paulo Freire a mis en place sa pédagogie en direction de tous les opprimés de la Terre d'accéder à la lecture et à la parole. C'est ainsi que l'on passe du "pourquoi" au "comment", de la visée émancipatrice à la démarche pédagogique qui permet de passer de l'utopie à la mise en œuvre sur le terrain. Au-delà du contexte dans lequel P. Freire a conçu et développé sa pédagogie, ce sont bien les enjeux et les méthodes d'apprentissage de la lecture qui sont interrogés… jusqu'à aujourd'hui, jusque chez nous.
PS : En bonus, sur notre site…
… l'accès à la vidéo d'une autre rencontre, plus intimiste, avec Roger Fromageat, ou l'itinéraire d'un enseignant Freinet du Haut-Rhin au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
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