Qu'est-ce que
la pédagogie ?
 
"Vous faites quoi
à la MPM ?"

Billet MPM Juin 2021

 

La pandémie s’éloigne…

Les questions pédagogiques et éducatives de fond demeurent...

 

La 3e déferlante de la pandémie perd progressivement de la vigueur. Nul ne peut raisonnablement affirmer que ce sera la dernière. Pendant un an et demi, la détermination du ministre de l’Education nationale à assurer la « continuité pédagogique » a fait vivre aux enseignants, aux élèves, aux parents des situations d’enseignement et d’apprentissage inédites, fort éloignées des pratiques pédagogiques habituelles.

Une fois les masques remisés au placard, la pédagogie libérée des gestes barrières va pouvoir, espérons-le, retrouver toute sa place, ainsi que les questions auxquelles elle avait à répondre avant la covid et auxquelles elle continuera d’avoir à répondre après.

En juin, la MPM met la pédagogie et l’éducation à l’épreuve des questions de société

Aujourd’hui, la diversité culturelle dans l’école est-elle source de tensions ou source de richesses ?

Qui pourrait contester la pertinence d’une telle question quand on sait que la ville de Mulhouse ne compte pas moins de 138 nationalités différentes sur son territoire ; ce qui en fait l’une des villes françaises qui abrite la plus grande diversité culturelle, au point d’en faire une « ville Monde » dans laquelle prendre le tram est souvent source de dépaysement.

Nous savons que la cohabitation des pratiques culturelles, des croyances, des façons de faire et d’agir ne va pas toujours de soi dans la classe ou dans l’établissement scolaire. Malgré les clôtures qui délimitent l’espace et le portail qui autorise ou interdit l’entrée, l’école n’est pas un petit monde coupé de l’extérieur. Il n’y a donc aucune raison pour que les tensions qui traversent une société multiculturelle ne viennent pas résonner entre les murs de l’école. Parfois, ces tensions viennent compliquer, voire entraver le bon déroulement des activités d’enseignement-apprentissage. Mais nous avons aussi de nombreux exemples de cohabitation fructueuse entre élèves d’horizons culturels différents, souvent dans le cadre de projets pluridisciplinaires ambitieux, ouverts sur l’extérieur de l’école, faisant de la diversité culturelle une source d’apprentissages et d’enrichissements mutuels.

Alors que les médias nationaux rapportent surtout des faits qui témoignent des tensions qui peuvent aller jusqu’au conflit entre élèves, entre élèves et enseignants, dans et hors la classe, la presse locale cherche plutôt à mettre en avant des réussites qui sont souvent l’œuvre d’équipes convaincues de la richesse de la polyphonie culturelle au sein de l’école. Pour autant, sur le terrain lui-même, au quotidien, on sait que des incidents peuvent arriver à tout moment, et que certains ne trouvent de solution que par l’exclusion du fauteur de trouble à l’issue d’un conseil de discipline…

Benoît Falaize, que nous avons découvert grâce à son article dans la revue Esprit de novembre 2020, connaît bien ces questions d’interdépendance entre l’école et la société. Il a accepté de nous faire part de son expertise sur la complexité et les enjeux éducatifs qui concernent aujourd’hui tous les acteurs du système scolaire. C’est l’objet de la rencontre-débat du jeudi 17 juin, à 18 h 30, hélas encore à distance (vers la fiche de présentation ).

La diversité culturelle dans l’école aujourd’hui : source de tensions ou source de richesses ? :

Rencontre-débat 

Jeudi 17 juin 2021 à 18 h 30

L'événement sera à suivre
à distance
.

Merci de vous inscrire pour pouvoir y accéder

En savoir plus... 

 
 

De par son parcours professionnel, Benoît Falaize est particulièrement bien placé pour porter un regard distancié sur l’impact de la diversité culturelle sur le climat scolaire, mais aussi sur les moyens dont disposent les personnels pour faire de l’école un lieu protégé et ouvert, capable à la fois de prendre en compte les différences et de contribuer à la construction d’un commun solidaire et citoyen, respectueux des valeurs humaines et républicaines.

Questionner la légitimité de certains « couples »

 

C’est ce qu’a fait la Rencontre avec les grands pédagogues du 31 mai pour le couple « pédagogie ET efficacité ».

C’est ce que fait l’Atelier « Education ET citoyenneté » (en partenariat avec le REZO! et l’ICEM68) depuis le début de cette année scolaire. La séance du lundi 14 juin à 18 h 30 et à distance se propose de faire le point sur une année d’échanges sur ces deux termes qui vont souvent de pair, mais dont les relations méritent d’être régulièrement revisitées à la lumière d’apports théoriques et de pratiques ou d’expériences de terrain.

La dernière Rencontre avec les grands pédagogues de l’année scolaire est fixée au lundi 21 juin, à
18 h (toujours en partenariat avec le Rezo!). Encore une fois, une rencontre  sans « grand » pédagogue, mais à partir de témoignages de participants venus de différents horizons pédagogiques autour du couple Petite Enfance ET rencontre avec l’autre, avec soi-même et avec le monde.

La MPM se fait aussi en permanence l’écho de propositions et de débats pour repenser l’école

Nous avons déjà évoqué, dans le Billet MPM d’avril dernier, la création, à l’initiative de plusieurs mouvements pédagogiques et d’éducation populaire, de « Convergences pour l’Education nouvelle », dont l’ambition est de réactualiser des pratiques et des exigences qui n’ont rien perdu de leur portée émancipatrice. Une invitation à (re)donner toute sa place à la pédagogie pour permettre à l’école et à l’éducation de contribuer puissamment à relever les défis de notre temps. ( https://convergences-educnouv.org )

Dans le même temps, ou presque, un autre groupe de personnes remettait en cause la pertinence des savoirs scolaires au programme de l’Education nationale. Le manifeste « Désordre dans les savoirs scolaires » a aujourd’hui donné lieu à la création du CICUR (Collectif d’interpellation du curriculum), animé par Patrick Rayou (Professeur émérite de Sciences de l’éducation à Paris 8) et Roger-François Gauthier (Inspecteur général honoraire de l’EN).  Blog : Interpellation curriculum | Désordre dans les savoirs scolaires (hypotheses.org).

Les enjeux sont de taille, comme le montrent les extraits du texte qui suivent, et qui méritent d’être restitués dans leur intégralité :

  • « ce que les écoles, partout dans le monde, enseignent aux élèves est censé faire sens pour eux et pour les sociétés. Or les politiques scolaires s’en sont bien trop souvent désintéressées au profit des questions de structure et du développement quantitatif dû à l’accroissement des effectifs, laissant notamment se creuser des inégalités entre les apprentissages des élèves, en liaison en particulier avec leur origine sociale ;
  • face à la privatisation des systèmes scolaires et à la fragmentation consumériste des savoirs qui l’accompagne, la définition publique de savoirs communs est un point crucial, pour chaque nation comme pour l’humanité ;
  • les savoirs proposés par l’école depuis la modernité, sont empreints d’une croyance naïve et souvent scientiste dans le progrès, de positionnement hiérarchique des cultures, et ne répondent pas d’une façon émancipatrice aux questions posées à l’humanité. »

En conséquence, les auteurs du manifeste se demandent « comment donner plus de pertinence, de cohérence aux savoirs de l’école devrait faire évoluer en profondeur l’organisation scolaire ainsi que les différents modes d’évaluations, des examens aux modalités d’orientation ».

Tout récemment, l’Expresso du Café pédagogique a présenté le dernier ouvrage de Dominique Bucheton (professeure de Sciences de l’éducation à l’Université de Montpellier), au sous-titre explicite : « Les gestes professionnels dans la classe. Ethique et pratiques pour les temps qui viennent » (ESF Sciences humaines). Dans son interview, D. Bucheton n’y va pas par quatre chemins pour livrer le fond de sa pensée sur l’état de notre système éducatif et inviter à de profonds changements.

Pour elle, ce livre « est un cri d'alerte, un engagement politique, un désir d'ouvrir des perspectives aussi. Ce livre s'inscrit dans un moment de rupture politique, économique, écologique. On est dans une crise majeure, à la fin d'un système. Et de mon point de vue l'École a un rôle fondateur à jouer dans l'avenir commun de l'humanité, pour sortir de cette crise. »

Que ce soit au niveau des pratiques pédagogiques, des contenus d’enseignement, du système scolaire dans son ensemble, nous voilà outillés et encouragés pour penser, avec bien d’autres encore, une éducation et une école pour demain, pour après… ou pour après-demain.

Juin 2021

 

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