Billet MPM de novembre 2018

La pédagogie entre rêves et réalités

L’éducation à la citoyenneté

lundi 3 décembre 2018

Centre Socio-Culturel de la Porte du Miroir

inscription

 

Oui ! Nous avons transformé
nos pratiques pédagogiques
au lycée

mardi 4 décembre 2018
Carré des Associations

inscription

 

Le 11 avril 2018, Philippe Meirieu
a rencontré la MPM

Lire l'article sur la rencontre

et le compte rendu

 

Les neurosciences au service de la pédagogie : mythe ou réalité ?

Lire le compte rendu

 

À la rencontre des grands pédagogues

Maria Montessori

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Une fois n'est pas coutume : avant de présenter les activités du mois à venir, il nous semble intéressant de revenir d'abord sur celles du mois écoulé. Ce qui permet de découvrir, a posteriori, un fil rouge qui relie entre elles les différentes rencontres proposées par la MPM en octobre et en novembre.

Quand le rêve devient réalité…

La nouvelle saison de la MPM a bien commencé avec la présentation, par Jérôme Saltet, du collège "révolutionnaire" qui doit ouvrir à Mantes-la-Jolie, à la rentrée de septembre 2020. C'est l'aboutissement d'un projet mûri depuis longtemps avec André Giordan afin de mettre en œuvre, sur le terrain, les idées et des démarches présentées dans leur ouvrage commun "Changer le collège, c'est possible". Un établissement qui veut inscrire dans son architecture, son organisation, son mode de fonctionnement, ses pratiques pédagogiques, la cohérence pleine et entière avec les finalités ainsi affichées de l'éducation : "former des citoyens autonomes, responsables, entreprenants… et heureux".

La présentation de ce que l'on pourrait aussi appeler un collège "idéal" n'a pas manqué de susciter des questions dans la salle du lycée Roosevelt qui accueillait la rencontre de ce 2 octobre. L'occasion, pour certains, de découvrir que le changement est possible, y compris dans l'Education nationale ; pour d'autres, de se laisser aller à rêver à haute voix : "Un tel collège est-il envisageable à Mulhouse ?" Plusieurs personnes se seraient bien vues rallier les équipes qui préparent la rentrée 2020 au futur collège "révolutionnaire" de Mantes-la-Jolie…

Quand les réalités scientifiques n'empêchent pas le pédagogue de rêver…

Sur un mode d'intervention et dans un domaine très différents, la conférence de Nicole Bouin du 15 octobre, organisée en partenariat avec le Crédit mutuel enseignants, a entraîné le public dans un intense "remue-méninges" d'une heure un quart. Joignant le plus souvent le geste à la parole, s'appuyant sur un diaporama riche en informations, l'intervenante a porté un regard équilibré sur les possibles relations entre pédagogie et sciences cognitives.

Sans entrer dans des considérations trop techniques ou trop strictement neuroscientifiques, Nicole Bouin a montré comment les découvertes récentes sur le fonctionnement du cerveau viennent le plus souvent corroborer la pertinence de pratiques pédagogiques en matière d'apprentissage. Pas de grandes révélations, rien de "révolutionnaire" ; mais de quoi montrer l'intérêt – pour celles et ceux qui en douteraient encore – de la coopération dans la classe, des interactions entre élèves, de la diversification des démarches, de ce que l'on pourrait appeler une bonne hygiène cognitive. Sa longue expérience d'enseignante acquise aux éclairages fournis par les sciences cognitives lui a aussi permis de montrer les retombées positives, chez les élèves, d'une sensibilisation au fonctionnement de leur cerveau dans certaines situations.

Sur un autre plan, Nicole Bouin invite les enseignants à installer des moments de "pause" dans les apprentissages, de "méditation", d'"introspection cognitive", en rupture avec la course contre la montre et à l'accumulation de connaissances qui caractérise encore trop souvent la "forme scolaire" dominante dans notre système éducatif. Comme quoi une meilleure connaissance du fonctionnement réel du cerveau peut inviter les praticiens à rêver d'une école dont les programmes, l'organisation dans le temps, les pratiques pédagogiques permettraient peut-être, enfin, de se rapprocher un peu plus de l'idéal éducatif de Montaigne : former des "têtes bien faites" (de réseaux neuronaux) plutôt que des "têtes bien pleines" (de connaissances). C'est là où on voit aussi que sciences cognitives et bon sens pédagogique peuvent faire bon ménage.

Quand la réalité pédagogique fait rêver…

C'est ce qui est au programme de la rencontre-débat du 13 novembre, organisée avec NovaTris/UHA, notre partenaire habituel, auquel se sont joints, pour l'occasion, deux mouvements pédagogiques : l'ICEM68 (Institut coopératif de l'Ecole moderne – Pédagogie Freinet) et l'OCCE68 (Office central de coopération à l'Ecole).

Alors que le collège 'révolutionnaire" présenté par Jérôme Saltet est encore, en bonne partie, dans les cartons, c'est d'une expérience pédagogique qui a commencé en 2001 – et qui se poursuit toujours - dont il est question : comment une équipe d'enseignants Freinet a-t-elle réussi à transformer radicalement une école publique d'une dizaine de classes d'un Réseau d'éducation prioritaire de la banlieue lilloise en un établissement où il fait bon vivre et apprendre ensemble, pour les enseignants aussi bien que pour les élèves ?

C'est à cette interrogation que Sylvain Hannebique et Yves Reuter ont accepté de venir apporter leurs témoignages et leurs analyses. Le premier a été l'un des enseignants à l'origine du pari pédagogique qui a permis à une équipe de relever le défi de remettre debout une école en très grande difficulté comme en connaissent d'autres banlieues de grandes villes ; c'est lui qui a ensuite assuré la fonction de directeur de l'école, jusqu'en 2011. Le second était professeur de sciences de l'éducation, spécialiste de didactique, et à la tête d'une équipe de chercheurs avec lesquels il a suivi l'expérience pédagogique menée sur le terrain.

Au bout de cinq ans, les constats des enseignants et des chercheurs étaient édifiants : grâce à la cohérence de l'équipe, qui a permis de mettre en œuvre une organisation et une pédagogie alternative à l'échelle de tout un établissement, les élèves ont retrouvé le goût de l'école et des apprentissages. De quoi faire rêver toutes celles et tous ceux qui, isolés ou en petit groupe, aimeraient bien se lancer dans pareille aventure !

La MPM, un lieu pour rêver et agir ensemble

C'est peut-être cette part de rêve collectif qui manque aujourd'hui le plus dans l'Ecole.

Tous les outils d'un véritable et profond changement pédagogique pour le plus grand bonheur des élèves, des enseignants, des parents sont pourtant disponibles pour qui veut s'en emparer et les mettre à sa main. C'est ce qui ressort des "rencontres avec les grands pédagogues" : après les figures canoniques de l'Education nouvelle (Freinet, Steiner, Montessori), c'est Fernand Oury, figure emblématique de la pédagogie institutionnelle, qui est au rendez-vous de la séance du 7 novembre.

Mais il y a plus. A côté des rencontres ouvertes à un large public, la MPM peut devenir un lieu d'échanges entre celles et ceux qui ont envie de faire bouger les lignes et d'oser commencer à réaliser, sur leur terrain d'activité, leurs rêves pédagogiques. Et pas forcément, d'emblée, au niveau de l'ensemble d'un établissement. C'est aussi un lieu où il est, par exemple, possible de reprendre, prolonger, approfondir les propos entendus lors des brillantes, mais trop brèves interventions évoquées ci-dessus. C'est encore un lieu d'accueil de toutes les demandes, de toutes propositions, dans le respect des fondements et des valeurs de l'association, et dans la limite des ressources et des compétences de ses membres actifs.

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de la MPM

Bulletin d'adhésion

Cotisation :
membre actif : 30 €
membre bienfaiteur : 50 € ou plus
étudiant : 15 € 

C'est pourquoi notre Assemblée générale, qui aura lieu le mercredi 21 novembre, à 18 h 30, au Carré des associations, est ouverte à toutes les personnes que la pédagogie fait se déplacer de temps en temps pour venir pousser les portes de la MPM.