Billet MPM - Mars 2022
Une rencontre-débat ou un débat-rencontre pour contribuer au débat public sur l'école d'aujourd'hui et de demain
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La MPM a fêté son 5e anniversaire et les 100 ans de l’Éducation nouvelle Trace de la journée du 09 octobre 2021 |
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L'école produit-elle des citoyens ? Quelle place pour le débat à l'école ? Avec Jean-Luc Denny Débat-rencontre
Mardi 22 mars 2022 de 18 h 30 à 20h30 au lycée Roosevelt à Mulhouse
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En cas de problèmes lors de l'inscription, merci de nous adresser un mail à l'adresse : |
Depuis sa création, à l’automne 2015, la Maison de la Pédagogie de Mulhouse a toujours affirmé vouloir se tenir à l’écart des joutes politiciennes sur l’école. Mais, à la veille d’une échéance électorale majeure, la MPM ne peut se désintéresser des craintes les plus vives qui planent sur le devenir de notre système éducatif. Et ce n’est peut-être pas un hasard si nos deux rencontres de ces mois de février et de mars apportent des éclairages et des propositions susceptibles de (re)donner toute sa place à la pédagogie dans une école au service d’une éducation pour notre temps.
La rencontre-débat, du 24 février, pour « Ré-enchanter l’école » avec Aziz Jellab, le 24 février 2022
Pour tenir compte du flou dans le respect des règles sanitaires à l’heure du reflux de la pandémie, il a été décidé, au dernier moment, d’ouvrir également au distanciel une soirée qui devait privilégier le contact direct, à la demande explicite de l’intervenant. Grâce à l’équipement de qualité dont s’est doté le lycée Roosevelt, la rencontre s’est donc déroulée selon la double modalité du présentiel et de la visioconférence. Une « première » qui a permis à des personnes éloignées de Mulhouse de participer à cette première rencontre en salle depuis l’automne 2020. Une modalité mixte issue de la période de confinement et qui pourrait bien s’installer durablement dans nos façons de nous réunir.
C’est aussi des retombées de cette période d’incertitudes sur l’école dont est venu nous parler Aziz Jellab, notre invité de ce jeudi 24 février. Ses analyses, ses constats et ses propositions sont l’expression d’un « optimisme éclairé » qui tient à son appartenance à deux mondes souvent jugés inconciliables : A. Jellab a, à la fois, un pied dans l’institution scolaire en tant qu’Inspecteur général de l’Éducation nationale, et un pied en dehors et à distance de cette même institution en tant que sociologue.
Dans une intervention très riche et très dense d’une bonne heure, il a esquissé son « plaidoyer » pour une « école d’après » autour de quelques notions-clés telles que :
- la double visée de l’émancipation et de la solidarité ;
- une pédagogie qui privilégie à la fois la coopération et l’accompagnement ;
- la prise en compte de l’expérience des élèves, dans et hors l’école ;
- la nécessité de repenser les savoirs scolaires pour affronter les défis de notre temps ;
- le tout dans une école plus juste, avec le respect d’une plus grande mixité sociale et l’horizon d’une plus grande égalité des chances.
Tout au long de son intervention, on a senti Aziz Jellab porté par la conviction qu’une approche systémique renouvelée de l’école, enrichie par l’épreuve de la pandémie, doit être capable de relever le triple défi de permettre aux élèves de retrouver le plaisir d’apprendre, aux enseignants de retrouver le plaisir d’enseigner et aux parents de retrouver la confiance dans l’institution scolaire.
Le lendemain matin, notre intervenant est passé aux « travaux pratiques » en se rendant à la Maison des associations de Bourtzwiller pour y rencontrer les membres du collectif du « quart-lieu apprenant » en cours de construction (voir Billet MPM de février). Un échange tous azimuts s’est rapidement instauré à partir d’un court extrait du dernier ouvrage de notre invité, tiré d’un sous-chapitre intitulé : « L’alliance entre les acteurs de l’éducation : un enjeu prometteur ». Parents d’élèves, représentants des différentes structures engagées dans le projet et A. Jellab ont très librement échangé sur les questions de co-éducation (malheureusement hors de la présence des enseignants retenus par leurs obligations de service). Un encouragement à poursuivre le dialogue entre acteurs de terrain et détenteurs d’une vision globale de l’école pour faire de l’éducation une priorité à l’échelle locale … et nationale.
Le débat-rencontre du 22 mars, au lycée Roosevelt, sur la place du débat à l'école dans l'éducation à la citoyenneté
Une première rencontre sur le débat à l’école avait été programmée au printemps 2020. Mais la covid est passée par là. De reports en annulations, nous voici enfin en mesure d’aborder cette thématique, dans une période où elle entre pleinement en résonance avec une actualité riche en débats de toutes sortes.
Dans l’espace public, est-on sûr que débat rime toujours avec exercice de la citoyenneté et vie démocratique ? À l’école, que sait-on du débat comme pratique pédagogique spécifique et de son rôle dans l’éducation à la citoyenneté ? Comment aborder la question du débat autrement qu’en débattant… sur le débat ?
C’est donc par souci de cohérence entre le propos et la modalité que cette soirée n’est pas une rencontre-débat, mais un débat-rencontre, que l’on peut aussi qualifier de « rencontre inversée » en 3 temps :
- la présentation du sujet par un débat en direct à partir de la question : « L’école produit-elle des citoyens ? »;
- le recueil des réactions, des observations, des questions du public ;
- la lecture et les apports de l’intervenant, Jean-Luc Denny, maître de conférences en sciences de l’éducation et de formation à l’université de Strasbourg, riche de son expérience de CPE et de son travail de recherche sur le débat à l’école. Pour en savoir plus, cliquez--ici.
Pour prendre tout son sens, une telle soirée suppose d’avoir lieu avec la présence physique des participants. Une belle occasion de fêter, ce 22 mars, en même temps que le retour du début officiel du printemps, le desserrement annoncé des contraintes sanitaires et, peut-être, l’inauguration d’une nouvelle forme de contribution à la réflexion collective sur la pédagogie pour une éducation continue à la citoyenneté, dans et hors l’école, à tous les âges de la vie.
Avec de telles rencontres ouvertes à tous les publics, la Maison de la Pédagogie de Mulhouse réaffirme sa place dans le débat public sur l’éducation. Elle invite à faire de la pédagogie, non un ensemble de prescriptions, de modèles à suivre, mais un espace d’interrogations et de créativité permanentes au service du « bien commun » que l’on nomme « éducation ». En sachant que la pédagogie ne peut pas, à elle seule, garantir l’accès de tous à ce précieux « bien » ; en effet, elle ne peut être séparée des lieux, des savoirs et des finalités qui sont autant d’éléments participant eux aussi du débat sur notre système éducatif.
A noter aussi...
La Rencontre avec les grands pédagogues, à distance, du lundi 4 avril à 18 h 30, avec le philosophe Alain (1868-1951), à partir de la question posée par Philippe Meirieu : « L’école doit-elle délivrer l’enfant de ses parents ? » Une autre façon d’aborder la question de la co-éducation…
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