Novembre 2021

La Maison de la Pédagogie de Mulhouse ouvre à nouveau ses portes aux rencontres en présentiel

Cela faisait près d’un an que la Maison de la Pédagogie de Mulhouse n’avait plus organisé de rencontres en présentiel…

Grâce aux visioconférences, elle a certes réussi à maintenir tout au long de l’année 2020-2021, son programme de rencontres, avec des taux de participation tout à fait respectables. Seule la manifestation Anniversaires 2021, initialement prévue au printemps a dû être repoussée à l’automne afin de pouvoir se tenir en présentiel, et renouer ainsi avec la spontanéité, la chaleur, la richesse des échanges entre participants.

Le 9 octobre, la MPM a fêté son 5^e anniversaire et les 100 ans de l’Éducation nouvelle,
au Moulin Nature de Lutterbach.

Une journée superbement introduite par les jeunes du TNS (Théâtre national du Sécateur, de Voegtlinshoffen) qui ont évoqué comment l’éducation et l’école ont été, depuis l’Antiquité grecque jusqu’à aujourd’hui, la cible de critiques parfois féroces. Que l’on songe, par exemple, à la fin du discours d’Adolphe Ferrière, au Congrès de Calais, en août 1921, fondateur du Lien international pour l’Éducation nouvelle ; il y compare l’école au Diable.

La matinée a ensuite été consacrée à un bref état des lieux de l’Éducation nouvelle aujourd’hui autour de nous. Des représentant(e)s de mouvements et de structures ont mis en avant certaines des caractéristiques de leur pédagogie de référence. Se sont ainsi côtoyées la pédagogie Pikler-Loczy, la pédagogie Steiner-Waldorf, la pédagogie Montessori, la pédagogie Freinet, la pédagogie de l’« auto-socio-construction du GFEN (Groupe français d’éducation nouvelle), la pédagogie des RERS (Réseaux d’échanges réciproques de savoirs, qui fêtent cette année leur 50e anniversaire).

Aujourd’hui, comment autant de pédagogies différentes peuvent-elles « converger » pour créer du commun éducatif dans une période de « basculements » (Jérôme Baschet), de « transitions » en tous domaines, de menaces et d’incertitudes pour le devenir de la planète ?

C’était l’objet de l’après-midi, à partir de l’interpellation : « Pour moi, inventer une nouvelle Education nouvelle, c’est avant tout… » Place à l’imagination, à l’expression des besoins, des envies, voire des rêves de chacun(e). Les propositions personnelles se sont librement associées pour aboutir à la formation de petits groupes avec, pour consigne, la production d’une « œuvre ». Appel à la créativité, à l’inventivité, invitation à la coopération, en cohérence avec les « fondamentaux » de l’Éducation nouvelle.

Au bout d’une heure et demie, mise en commun des réalisations : une chanson accompagnée à la guitare, des peintures, des dessins, des figures, une installation, un schéma heuristique, des affiches, un chœur… Peut-être les premières pierres d’un édifice pour l’éducation de demain… Pour en savoir plus, cliquer sur la trace.

À la fin de cette journée aux allures parfois volontairement déconcertantes, la tradition n’a pas été oubliée : le rituel de la bougie à souffler sur le gâteau a marqué la clôture de ce double anniversaire qui aura permis à des mouvements pédagogiques et des structures locales représentant différents courants de l’Éducation nouvelle de se rencontrer, se découvrir, s’écouter, dialoguer et, espérons-le, leur donner envie de se retrouver pour continuer à tisser ensemble les fils des convergences vers une « nouvelle»  Éducation nouvelle .

En novembre, à la MPM, on continue à se rencontrer pour de vrai…

 Le lundi 15 novembre, au lycée Roosevelt, avec Jean Gaspard Itard, dans la série « À la rencontre des grands pédagogues »

Le nom de Jean Itard (1774-1838) est associé à celui de Victor, l’« enfant sauvage » de l’Aveyron, que le médecin parisien, spécialiste avant l’heure des enfants sourds-muets, a entrepris de faire accéder au langage. C’est l’occasion, pour Philippe Meirieu, de poser la question : « Tous les enfants peuvent-ils être éduqués ? » Une question que l’on retrouve plus tard aux fondements de l’Éducation nouvelle et, plus récemment, de l’éducation spécialisée. Plus largement encore, l’expérience conduite par Itard interroge la légitimité même de l’entreprise éducative et des pratiques pédagogiques mises en œuvre pour la mener à bien.

C’est l’occasion de rappeler que ces « Rencontres avec les grands pédagogues » ne sont pas des exposés plus ou moins magistraux ; ce sont plutôt, et surtout, des rencontres entre participants venus d’horizons professionnels et pédagogiques variés, des moments d’échanges de connaissances, de points de vue, d’expériences dans le domaine de l’éducation.

C’est pourquoi nous nous réjouissons de pouvoir les proposer à nouveau en présentiel, au moins pour les personnes qui souhaitent et peuvent faire le déplacement. Car, depuis plus d’un an, le distanciel a permis à des personnes éloignées de Mulhouse de participer à ces échanges. C’est pour leur offrir la possibilité de continuer à cheminer avec nous que, ce 15 novembre, nous inaugurons une formule hybride, grâce à la mise à disposition du matériel adéquat par le lycée Roosevelt.

Pour en savoir plus : cliquer sur la présentation 

Le mardi 30 novembre, au lycée Roosevelt, avec Jean-Luc Denny, pour une rencontre sur la pratique du débat à l’école

Cette rencontre-débat aurait dû avoir lieu au printemps 2020… Jean-Luc Denny, aujourd’hui maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université de Strasbourg, a tenu, pour des raisons d’ordre pédagogique, à ce qu’elle se déroule en présentiel. Le moment est donc enfin venu de le rencontrer autour de ce qui a été au cœur de sa recherche pendant de nombreuses années, en parallèle avec son activité de conseiller principal d’éducation.

Inutile de rappeler la pertinence du sujet de cette rencontre-débat dans un monde où les formes les plus médiatisées du débat public tiennent plus du pugilat ou de la manipulation que de l’écoute et de l’argumentation réciproques. Et aussi dans une école qui lui fait peu de place malgré les récentes mesures pour valoriser l’expression orale.  C’est que la mise en place et la conduite d’un débat ne vont pas de soi. C’est pourtant bien à l’école – mais aussi dans les autres espaces-temps de l’éducation – que revient l’apprentissage, dès le plus jeune âge, du débat démocratique comme pièce maîtresse de l’éducation à la citoyenneté. Et pas seulement dans le cadre restreint des séances d’éducation morale et civique.

Pour en savoir plus : cliquer sur la présentation

 Une autre date à retenir : celle de l’Assemblée générale de la MPM, qui aura lieu au courant du mois de  janvier 2022.

 En espérant que ce moment important de la vie de notre association pourra, lui aussi, renouer avec le présentiel et ses échanges informels aussi bien que formels…

À lire aussi sur le site de la MPM:

• le « petit » dossier sur l’Éducation nouvelle, cliquer sur la présentation
• la trace de la Rencontre du 27 septembre avec le grand pédagogue Pestalozzi, cliquer pour la trace

Pour s’inscrire aux ateliers, pour contacter la MPM…  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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