Avec la MPM, vivre les trois temps de la pédagogie et de l’éducation
Qu'est-ce que la pédagogie ? |
"Vous faites quoi à la MPM ?" |
Le 18 novembre dernier aurait dû avoir lieu l’Assemblée générale annuelle de notre association. Les contraintes sanitaires imposées pour faire face à la covid19 nous ont obligés à en décider autrement : le Comité d’animation de la MPM a fait le choix de repousser sine die le déroulement de notre AG en présentiel. Nous tenons en effet à ce que cette instance réglementaire remplisse sa fonction de rencontres et d’échanges avec la présence effective des participants, dans un climat de spontanéité et de convivialité.
Mais le report de ce rendez-vous n’est pas synonyme de suspension de nos activités. Des réunions et des rencontres à distance invitent à poursuivre la réflexion en conjuguant la pédagogie aux trois temps de l’indicatif et de l’éducatif.
Le PASSÉ : « À la rencontre des grands pédagogues »
Roger Cousinet (1881-1973) a été l’invité de la réunion du 16 novembre. Celui qui fut très tôt inspecteur est devenu l’un des champions de l’Éducation nouvelle. Son observation très fine du comportent des enfants dans la cour de l’école, en décalage avec la discipline imposée dans la classe, l’a amené à impulser, puis à théoriser la méthode du « travail libre par groupe » fondée sur la coopération et la confiance dans l’enfant. R. Cousinet est le promoteur d’une pédagogie de l’apprentissage qui s’oppose à une pédagogie de l’enseignement : « Il faut que le maître cesse d’enseigner pour que l’élève commence à apprendre ».
Cette formule a aussitôt fait mouche dans le groupe, permettant ainsi d’engager des échanges entre R. Cousinet et les participants. Des échanges que la rédactrice de la trace a choisi de rapporter au plus près de ce qui a été dit, dans une sorte de rhapsodie qui invite le lecteur à établir lui-même des liens entre les nombreuses interventions. Par touches successives, on découvre un grand pédagogue qui mérite d’être interrogé et qui interroge, en retour, les pratiques pédagogiques d’aujourd’hui. Des échos et des résonances autour de la question récurrente de l’articulation entre respect des besoins des élèves et respect des programmes scolaires. (trace de la rencontre avec Cousinet sur ce lien)
La prochaine rencontre (encore à distance) avec un « grand pédagogue » est fixée au mercredi 9 décembre, à 18 h 30. L’invité est Paul Robin (1837-1912), un pédagogue méconnu, contemporain de Jules Ferry et de la création de l’École gratuite, laïque et obligatoire, qui a essayé de faire vivre la devise républicaine aux enfants de l’orphelinat qu’il a dirigé. Une expérience surtout marquée par la mise en œuvre du principe d’égalité à tous les niveaux : entre les différentes disciplines, entre activités intellectuelles, manuelles, corporelles, entre garçons et filles… Une pédagogie qui interroge l’articulation entre principes et pratiques, entre visées d’hier et d’aujourd’hui. (voir plus sur ce lien)
Éducation et sciences cognitives - Éléments clés des axes de la cognition et place du numérique - Lundi 7 décembre 2020 à 18 h 30 L'événement sera à suivre Les inscriptions sont complètes. |
L'Assemblée de la MPM est reportée à une date ultérieure, lorsque les conditions sanitaires autoriseront la tenue d'une réunion avec la présence des participants |
À la rencontre des grands pédagogues : Paul ROBIN (1837-1912) Mercredi 9 décembre 2020 de 18 h 30 à 20 h 30 L'événement sera à suivreà distance. Veuillez vous inscrire pour pouvoir y accéder Les inscriptions sont complètes. |
Le PRÉSENT : éducation, neurosciences, numérique, citoyenneté
D’autres rencontres à distance sont au programme de la MPM en ce mois de décembre en mode de confinement aménagé, et raccourci par les congés de fin d’année. C’est l’occasion de continuer à échanger et apporter des éclairages sur des sujets qui traversent les préoccupations et les pratiques des enseignants, des éducateurs, des formateurs.
Éducation et sciences cognitives : Éléments clés des axes de la cognition et place du numérique
La question de la place des neurosciences cognitives en pédagogie alimente notre réflexion depuis déjà de nombreuses années. En octobre 2018, elle a été au centre de la conférence de Nicole Bouin, organisée en partenariat avec le CME : voir la trace sur notre site (voir la trace sur ce lien)
Le lundi 7 décembre, la MPM propose de revenir sur le sujet avec une visioconférence de Jean-Luc Berthier. Cet ancien formateur des personnels de direction de l’Education nationale, animateur-fondateur de l’organisation Apprendre et former avec le numérique, est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes dans le domaine des sciences cognitives en lien avec l’apprentissage.
J-L Berthier entend d’abord présenter un état des lieux des connaissances sur les notions clés de l’activité cognitive telles que la plasticité cérébrale, le traitement des informations, la mémorisation, l’attention comme levier majeur des fonctions exécutives. Ensuite, en s’appuyant sur des exemples issus du cadre scolaire des apprentissages, il montre comment le numérique peut contribuer au développement des fonctions exécutives et à la différenciation des parcours scolaires, sans oublier les mythes et les biais à combattre. (inscription et voir plus sur ce lien)
Éducation et citoyenneté
Toujours une rencontre à distance, mais pas d’intervenant extérieur cette fois-ci. Pour aborder cette thématique à large spectre, la MPM, le Rezo! et l’ICEM68 ont adopté la démarche des échanges réciproques de savoirs. En effet, sur un tel sujet, tout le monde a des « choses » à dire et à demander… La séance du 9 novembre a ainsi permis de préciser les trois notions voisines de citoyenneté, de civisme et de civilité. Celle du lundi 14 décembre tourne autour de la question : En quoi la pédagogie Freinet permet-elle la mise en place de pratiques qui contribuent à la formation des citoyens ?
Le FUTUR : « Une planète apprenante pour relever les défis de notre temps »
C’est le titre d’un article du journal Le Monde daté des 15-16 novembre, auquel nous a rendus attentifs une adhérente de la MPM. Un article très court que nous rapportons ici presque intégralement, tant il nous semble stimulant dans une période dominée par la morosité ambiante. Avec François Taddei, président du Centre de recherches interdisciplinaires des universités de Paris, faisons entrer une tonique bouffée d’oxygène par les fenêtres de la MPM, grandes ouvertes sur l’avenir de l’éducation et de la pédagogie.
François Taddei part d’un rapport de février de l’OMS et de l’UNICEF, qui invite à mettre en place, à l’échelle planétaire, « une éducation de qualité pour tous ». Depuis, « les crises présentes et à venir sont autant des défis que des occasions pour penser et transformer collectivement notre rapport au savoir. Cette éducation non seulement est un droit pour les jeunes, mais ces derniers doivent pouvoir en imaginer et en construire les contours. ».
F. Taddei évoque des expériences qui, à différents endroits de la planète, permettent aux jeunes d’apprendre à relever les défis qu’ils doivent et devront affronter et, ainsi, de « donner du sens dans leurs apprentissages ». C’est pourquoi, selon lui, « Il est de notre responsabilité d’accompagner les jeunes générations qui demandent des conditions adaptées à leurs besoins, à leur vision de l’école, de l’université, de la société de demain. Il faut donc des moyens et des lieux pour être à l’écoute du bien-être, des idées, de la créativité des jeunes et de leurs enseignants, valoriser leurs compétences, les inviter à collaborer, à faire preuve de solidarité, de partage, de curiosité, d’esprit critique, sans être moins exigeants sur les connaissances à acquérir ».
« En permettant à toutes les échelles, du local au global, de créer des collectifs apprenants, où l’on peut collaborer pour apprendre ensemble, en invitant les jeunes et leurs enseignants à construire ensemble de nouvelles manières de relever les défis de notre temps, les pouvoirs publics peuvent accompagner ces transformations ».
On retrouve là nombre de résonances avec des propos, des préoccupations très souvent entendus entre les murs virtuels de la Maison de la Pédagogie.
Pour F. Taddeï, penser « les futurs de l’éducation » prend aujourd’hui « une dimension d’urgence ».
Et si la MPM était prête, à son niveau et avec ses moyens, à relever le défi ?
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