Avec la MPM sortir du confinement pédagogique et éducatif

Qu'est-ce que
la pédagogie ?
 
"Vous faites quoi
à la MPM ?"

On aurait aussi pu dire : sortir de son isolement, de ses certitudes, de ses routines et partager ses expériences, ses découvertes, ses doutes, ses interrogations…

À l’heure où l’on entend un peu partout se demander de quoi va être fait « l’après » de la crise généralisée et inédite provoquée par la pandémie du coronavirus, où les incertitudes et les inquiétudes sur le monde de demain sont les plus vives, la MPM se propose, à partir de son vécu récent, d’ouvrir et nourrir la réflexion dans le champ de la pédagogie et de l’éducation.

Que nous apprennent les résultats de notre enquête sur "Enseigner, éduquer, former durent le confinement... et après ?"

Dans le précédent billet, il a été rendu compte, de façon informelle, de cette enquête réalisée fin avril et début mai, c’est-à-dire à la fin de la période de confinement. Depuis, les réponses ont été analysées et regroupées autour de thématiques transversales.

Les révélations du confinement pédagogique

Cette période de cours à distance a bien entendu mis le numérique sur le devant de la scène… et aussi sous un nouveau jour. Sans être une baguette magique,  non sans défauts (notamment celui des réponses copiées-collées, chez les élèves), sans non plus remplacer l’enseignement en présentiel, nombre d’enseignants ont vu tout le parti qu’on peut tirer de cet outil.

Autre révélation de ce confinement pédagogique, la prise de conscience de la place essentielle du lien dans la relation pédagogique. Lien avec les élèves, et aussi avec les parents. Les relations, forcément à distance, sont devenues plus personnalisées. Des enseignants ont même changé leur relation avec certains élèves. L’humain d’abord, voilà ce qui ressort de la grande majorité des réponses.

La prise de conscience de l’importance du lien avec la nature a été aussi exprimée dans les réponses à notre enquête.

À la rencontre des grands pédagogues : Rendez-vous avec des pédagogues d’aujourd’hui : Morgane Grelet  

 

Lire la trace...

 

 La séance du groupe

"Eduquer à la citoyenneté : oui, mais comment ? "

 est reportée

 

Enseigner, éduquer et former durant le confinement...Et après?
Les résultats de l'enquête
 

 La Maison de la Pédagogie de Mulhouse (MPM) a proposé de réfléchir ensemble aux questions qui se posent et aux bouleversements occasionnés dans les activités professionnelles des enseignants, éducateurs et formateurs.
Veuillez trouvez ci-dessous

le lien vers la synthèse des résultats du questionnaire

 Cet autre lien vers la page de libre expression vous donne la parole sur le sujet :

lien vers votre page d'expression

 

Rencontre débat : Faire débattre les élèves, un défi éducatif : pour quoi, comment ?

Jeudi 26 novembre

de 18 h 30 à 20 h 45

au Lycée Roosevelt

17, Boulevard du Président Roosevelt

à Mulhouse

en savoir plus....

Les perspectives de l'après-confinement pédagogique

Comment, alors qu’ils étaient encore en confinement, les acteurs de l’enseignement et de l’éducation nous ayant répondu, ont-ils vu « l’après » ?

Des craintes ont été exprimées, concernant l’enseignement public : privatisation par petites touches (prise en charge de l’outil numérique par des acteurs privés) et mesures d’économies (cours à distance avec plusieurs classes simultanément).

Les enseignants formulent aussi des demandes à l’institution : une meilleure formation à l’outil numérique, et surtout plus de respect, plus de confiance en leurs capacités.

On a aussi imaginé ce que pourrait être l’avenir de l’enseignement…

Se dessine en effet l’idée d’un enseignement « hybride », qui associerait travail à distance - le confinement ayant convaincu beaucoup d’enseignants des vertus de l’outil numérique - et enseignement en présentiel, unanimement considéré comme le cœur du métier.

Emerge aussi, à côté des souhaits plus traditionnels d’enseigner dans de meilleures conditions (effectifs réduits, moins de contraintes institutionnelles…), l’idée de cultiver le lien : lien avec les élèves (dans un enseignement plus personnalisé qui tendrait vers l’accompagnement), les parents, et tous les acteurs de l’éducation.

En quoi ces révélations et ces perspectives peuvent-elles contribuer au déconfinement des pratiques d’enseignement, d’éducation et de formation ? Pour d’évidentes raisons de calendrier, la rencontre-débat envisagée lors de la diffusion du questionnaire n’a pas pu avoir lieu avant les vacances d’été. Mais chacun(e) peut trouver dans la consultation du document récapitulatif des résultats de l’enquête matière à nourrir sa réflexion et la partager en cliquant sur cet autre lien vers la page de libre expression (en sachant que ce « pad » n’est visible que pendant un mois après sa mise en ligne).

Des « grands » pédagogues aux pédagogues d’aujourd’hui … et d’ici

 Depuis mai 2018, les « Rencontres avec les grands pédagogues » ont permis de découvrir ou de redécouvrir une douzaine des figures majeures du patrimoine pédagogique, comme Decroly, Freinet, Montessori, Neill, Steiner ou d’autres, moins connus, mais tous disparus depuis plus ou moins longtemps. À plusieurs reprises, des voix se sont élevées pour demander s’il serait possible de rencontrer des pédagogues actuellement en activité.

C’est Morgane Grelet, coordinatrice du dispositif ULIS au collège Bel-Air, à Mulhouse, qui a ouvert ce premier « Rendez-vous avec une pédagogue d’aujourd’hui », lundi 22 juin, dans une réunion à distance dont la trace rapporte fidèlement le déroulement. Morgane anime cette « Unité locale d’insertion scolaire » pour collégiens déficients cognitifs avec une collègue, deux auxiliaires et le soutien actif et l’implication de l’équipe éducative.

L’expérience du confinement avec des élèves « à besoins spécifiques »

Compte tenu du contexte général et des caractéristiques de son public, la demande adressée à Morgane était la suivante : "Quel est l'impact de cette période de confinement sur nos pratiques en équipe pour répondre au mieux aux besoins particuliers de nos élèves ?" Son intervention s’inscrivait donc dans la droite ligne de l’enquête présentée ci-dessus. Morgane nous a narré par le détail les différentes étapes de son expérience du confinement. Elle et sa collègue ont déployé sans compter une énergie et une imagination hors du commun pour maintenir, sinon la « continuité pédagogique » réclamée par le ministre de l’Éducation nationale, du moins la continuité du lien avec les élèves et les familles, en recourant à tous les outils à leur disposition : distribution de photocopies, téléphone, ordinateur. Comme nombre de leurs collègues qui ont répondu à notre enquête, elles ont découvert des modalités de communication avec leurs élèves qu’elles ne soupçonnaient pas auparavant Tout cela au prix d’un investissement sans limite pour répondre aux urgences d’une situation sans précédent. Une  expérience hors du commun d’un confinement qui fait voler en éclats les (pseudo) barrières entre enseignement et éducation, entre école et famille, entre visées d’apprentissage et respect des besoins et des rythmes de chaque élève, entre les élèves dits "en difficulté" et les autres : une approche globale de l'éducation dont le slam d'Enzo, élève de 3e ULIS au Collège Bel Air, est une magnifique illustration.

Un dispositif pour la créativité des pédagogues

 Mais Morgane avait pris soin d’inviter les participants à visionner, au préalable une petite vidéo très intéressante dans laquelle elle présente le dispositif ULIS. On y découvre un univers hors norme scolaire, dans lequel l’espace et le temps sont gérés bien différemment de la standardisation omniprésente dans le système éducatif. Ici, pas de classe à proprement parler, mais un groupe flexible d’élèves de 11 à 16 ans dont les activités sont fonction des besoins spécifiques de chacun. Pas de programmes non plus, mais la préoccupation constante de tout mettre en œuvre pour permettre à chaque élève de profiter au mieux de l’environnement scolaire pour apprendre et grandir. Une grande liberté pédagogique dont l’enseignante se saisit pour développer sa créativité éducative qui emprunte aussi bien aux « grands » pédagogues comme Montessori et Freinet qu’à des démarches plus récentes comme la sophrologie ou la communication non-violente.

Comme le dit Loïc Chalmel, le pédagogue est « nomade » et « infidèle » : il s'approprie et adapte les théories et les pratiques qui lui conviennent pour fonder sa propre pratique sur le terrain et avec le public qui sont les siens.

Avec Morgane et le dispositif ULIS, on ne peut s’empêcher de penser à d’autres structures que la MPM a eu l’occasion de porter à la connaissance de quelques curieux, comme le Pôle innovant de Paris et surtout le CLEPT (Collège et lycée élitaire pour tous de Grenoble, voir trace de la rencontre du 10 mai 2017 avec Bernard Gerde, co-fondateur de l'établissement sur le site). Les unes, comme les autres, ont la double caractéristique de d’adresser à des publics spécifiques et de proposer des alternatives à la « forme scolaire ». Faut-il en déduire que c’est dans les marges du système scolaire que s’épanouissent le mieux les pédagogues d’aujourd’hui et les inventeurs de l’école et de l’éducation de demain ?

Après l’été, la réflexion collective sur « l’après » continue…

 En ce début juillet, impossible de dire ce qu’il en sera à la fin de l’été des possibilités de rencontres publiques. Mais cette incertitude ne doit pas nous empêcher de prendre dès maintenant rendez-vous pour continuer à faire de ce confinement une source d’expériences, de réflexions, de pistes à explorer et faire entrer de l’air frais et vivifiant dans l’école, la formation, l’éducation.

Repartir des résultats de l’enquête MPM

Ce sera l’objet de la rencontre-débat du jeudi 24 septembre ! pour partager, mutualiser, interroger les retombées pédagogiques du printemps, confronter les apports de l’enquête avec les réalités de la reprise des activités. Autrement dit, se demander si les constats et les intentions formulés « à chaud » donnent lieu à des changements dans les pratiques des acteurs de terrain à l’échelle locale.

Elargir le champ de la réflexion

C’est l’objectif de la conférence organisée le lundi 12 octobre, en partenariat avec le CME. Pour cette conférence annuelle, il a été fait appel à l’un des meilleurs connaisseurs des usages du numérique dans l’enseignement et l’éducation à distance : Bruno Devauchelle (auteur de « Eduquer avec le numérique », ESF, 2017) a tenu, tout au long de la crise sanitaire, une « Chronique du confinement » dans l’Expresso du Café pédagogique, dont il a été fait mention ici à plusieurs reprises dans les précédents Billets MPM. Son intervention, en complète résonance avec l’actualité, interrogera les potentialités et les limites de l’enseignement er de l’éducation à distance à l’ère du numérique.

Mais, du fait des incertitudes qui planent encore sur l’organisation de réunions publiques, et en cohérence avec le sujet de la conférence, l’intervention de Bruno Devauchelle se fera à distance, dans des conditions qui seront précisées à la rentrée.

Aller plus loin encore avec la MPM…

 Et savoir déjà qu’au printemps 2021, la MPM fêtera les 5 ans de son ouverture en même temps que les 100 ans de l’Education nouvelle : une occasion de s’interroger collectivement sur les apports des pédagogies qui s’en réclament et sur les perspectives qu’elles ouvrent pour l’école et l’éducation de demain.

Plus d’informations sur ces différentes manifestations (er d’autres encore) à la rentrée, sur le site et dans le prochain Billet MPM.

D’ici là, bel été à toutes et à tous, et à bientôt pour de nouvelles aventures pédagogiques !

 

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