Billet MPM de septembre et octobre 2024
Après l'été de la "flamme olympique"...
la rentrée de la MPM pour entretenir la "flamme pédagogique"
Au début des vacances, le Billet MPM de juillet-août se terminait ainsi : « Quelle que soit la couleur de l’Assemblée nationale, quel que soit le nom du Premier Ministre à la rentrée de septembre, le devenir de l’éducation est une affaire trop sérieuse pour être confiée aux seuls politiques ». Une conviction amplement validée par le cafouillage de cette rentrée scolaire de septembre 2024.
Depuis quelques temps, de plus en plus de voix s’élèvent pour appeler à une refonte complète de notre système éducatif. La Maison de la Pédagogie de Mulhouse y joint la sienne, modestement mais résolument, en proposant des rencontres autour de « possibles » ou de questions vives en matière d’éducation. Elle invite les acteurs locaux à « sortir la tête du guidon » et braver les embouteillages mulhousiens de fin de journée pour venir partager des expériences, faire des rencontres stimulantes et entretenir ainsi collectivement la « flamme pédagogique ».
Lundi 30 septembre, nous nous remettons « Dans le sillage des grand(e)s pédagogues »
Après Annie de Larochelambert et « la Gerbe de textes libres », Tiphaine Bruyère et l’École démocratique de Belfort et Brian Bègue et les « micro-conférences autonomes filmées , c’est Alison Barbey qui vient nous présenter son travail de responsable du Pôle Jeunes de l’association mulhousienne le Rezo, notamment au travers des « vacances apprenantes ».
Ce dispositif existe depuis quelques années ; Alison a donc « repris le flambeau »… en y ajoutant ses couleurs personnelles. On peut entendre beaucoup de choses par « vacances apprenantes ». Ce que propose le Rézo n’est pas centré à 100% sur les savoirs scolaires.
Ces vacances, organisées pendant les congés de toute une année scolaire, sont un temps d’échanges de savoirs (au sens large), entre les jeunes qui y participent (élèves de collège majoritairement) et les intervenants. Alison « met en scène » chacune de ces vacances, en y apportant une couleur thématique toujours différente : l’art, la nature, le bien-être…
Il s’agit donc d’un dispositif éducatif hors institution scolaire qui s’inscrit dans le sillage de la grande pédagogue Claire Héber-Suffrin, créatrice, avec son mari Marc, des « réseaux d’échanges réciproques de savoirs ». Un dispositif qui permet de prendre la mesure de la place des structures d’éducation populaire dans la formation des enfants et des jeunes. Une occasion de vérifier que la valeur de l’engagement et de la créativité pédagogique n’attendent pas le nombre des années.
- Rendez-vous le 30 septembre, de 18 h 30 à 20 h 30 à la Maison des associations de Bourtzwiller, 62 rue de Soultz, ou en visio.
Cliquez ici pour vous inscrire.
Le lundi 7 octobre : « La sexualité : un enjeu éducatif de premier plan »
Un nombre croissant d’enseignants et d’éducateurs se sentent démunis lorsque la sexualité fait brusquement et plus ou moins brutalement irruption dans la classe ou lors d’une activité péri ou post scolaire : propos à caractère sexiste ou sexuel, gestes déplacés, témoignages plus ou moins directs de ce qui a pu se passer sur la cour ou dans les toilettes, questions abruptes adressées à l’adulte, etc…
Il est vrai que réagir à ce genre de situations ne va pas de soi dans un pays où l’éducation à la sexualité reste encore marginale et contingente et où tout un chacun s’interroge sur le rôle joué par Internet et les réseaux sociaux dans les représentations de la sexualité chez les enfants et les adolescents.
C’est ce qui a amené la Maison de la Pédagogie de Mulhouse et son partenaire financier, le Crédit mutuel enseignants de Mulhouse, à faire de ces préoccupations auxquelles est confronté tout éducateur, à un moment ou à un autre, l’objet de leur Conférence-débat annuelle, sans attendre la publication des Instructions officielles concernant les nouveaux programmes scolaires élaborés au printemps dernier pour « l’éducation affective, relationnelle et sexuelle », de la maternelle au lycée Nos démarches nous ont permis de nous assurer la contribution de Yaëlle Amsellem-Mainguy, sociologue et chargée de recherches à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP).
Les résultats de ses enquêtes l’amènent à privilégier une approche globale de la sexualité fondée non seulement sur la prévention des risques, mais également sur ses aspects positifs en tant que source de plaisir et de satisfaction permettant le développement harmonieux des personnes. De ce point de vue, l'éducation au consentement fait partie de la construction de l'enfant comme personne libre, responsable, qui peut dire oui ou non et sait se protéger, être bien avec lui-même et avec les autres.
L’éducation à la sexualité concerne tout autant les professionnels de la santé sexuelle que toutes celles et tous ceux qui mènent des actions auprès des jeunes, dans ou hors l’école… quelle que soit la discipline enseignée ou l’activité pratiquée. Chacun peut contribuer à la construction d’une image épanouissante de la vie relationnelle, affective et sexuelle ;
Yaëlle Amsellem-Mainguy vient faire part de son expertise et échanger avec les professionnels de l’éducation qui, souvent, s’interrogent sur leur légitimité et sur leurs capacités à intervenir dans l’espace de la vie personnelle des enfants, des jeunes qui leur sont confiés.
- Rendez-vous le 7 octobre, à 18 h 30 au Centre sportif régional d’Alsace, 5 rue des Frères Lumière, à Mulhouse.
Extra muros : La MPM à la 4e Biennale de l’Éducation nouvelle, à Nantes, du 30 octobre au 2 novembre
Depuis sa participation à la 3e Biennale, à Bruxelles, à la Toussaint 2022, la Maison de la Pédagogie de Mulhouse est membre du Collectif Convergence(s) pour l’Éducation nouvelle, organisatrice de la version 2024 de ces rencontres internationales.
Cette fois-ci, deux membres de la MPM y vont pour animer un débat dans le prolongement de réflexions récurrentes - au sein du Comité d’animation - sur la « forme scolaire ». Un concept inventé par Guy Vincent dans sa thèse sur « l’école primaire française », soutenue en 1981, et qui connaît aujourd’hui un regain d’intérêt pour expliquer et faire face à l’échec scolaire. L’intitulé du débat est d’ailleurs un clin d’œil à un ouvrage collectif de 1993 dont Guy Vincent a été l’un des coordinateurs : « L’éducation prisonnière de la forme scolaire ».
Voici comment le débat proposé par la MPM se présente parmi les 30 débats et les 60 ateliers au programme de la Biennale :
L’Éducation nouvelle prisonnière de la forme scolaire ?
« De 8 à 9, math ; de 9 à 10, musique ; de 10 à 11, anglais ; de 11 à 12, sciences et vie de la Terre. Et ainsi de suite, semaine après semaine, de salle en salle, le groupe classe déambule dans le collège à raison de 55 minutes par discipline.
Un découpage du temps et du savoir, un espace coupé de la vie publique, un mode uniforme de regroupement des élèves : autant d’éléments, parmi d’autres, caractéristiques d’une « forme scolaire » de transmission d’une culture, largement répandue mais rarement discutée, rarement remise en cause. Et pourtant…
Ce débat proposera d’interroger la compatibilité d’une « forme scolaire » historiquement datée avec une Éducation nouvelle inscrite dans des pédagogies qui cherchent à prendre en compte l’hétérogénéité des élèves, notamment ceux qui sont les plus éloignés de la norme scolaire. Un débat potentiellement riche de la présence de participants venus de systèmes éducatifs différents et porteurs d’expériences singulières. »
Nous y reviendrons, bien évidemment, dans le Billet MPM de novembre.
En avant-première, une date à retenir :
- Mardi 03 décembre 2024, Rencontre-débat « Relever le défi écologique à l’école », avec Jean-Michel Zakhartchouk, qui fut longtemps rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques.
Au plaisir de vous revoir bientôt à l’occasion de l’une ou l’autre de ces rencontres !
Pour contacter la MPM :