Billet MPM - Mai 2023
La Maison de la pédagogie de Mulhouse
donne la parole aux "sans voix"
pour qu'ils nous disent ce qu'ils pensent de l'école
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Rencontre-débat Quand les "sans voix" parlent de l'école Le jeudi 11 mai 2023 Au PAX, 54 route de Soultz à Mulhouse Intervenante : Marie-Aleth GRARD, présidente d’ATD Quart-Monde France
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Jusqu’à maintenant entre Rencontres avec les grands pédagogues et Rencontres-débats sur des thématiques variées, la Maison de la Pédagogie de Mulhouse a essentiellement donné la parole à des personnes que l’on peut qualifier d’experts reconnus dans leur domaine d’exercice professionnel et/ou de recherche. Elle se propose aujourd’hui de la donner à celles et ceux qui n’ont guère l’occasion de la prendre… et qui ont pourtant beaucoup à dire sur leur expérience de l’école.
Quand les familles qui vivent dans la précarité parlent des inégalités scolaires
C’est le sujet de la Rencontre-débat organisée le 11 mai, de 18 h 30 à 20 h 30, à la salle rez-de-chaussée du Pax, à Mulhouse, en partenariat avec le Réseau Éducation du mouvement ATD Quart-Monde en Alsace. Une soirée exceptionnelle en présence de Marie-Aleth GRARD, présidente d’ATD Quart-Monde France, membre du CESE (Conseil économique, social et environnemental) et directrice du récent ouvrage « L’égale dignité des invisibles ; Quand les « sans voix » parlent de l’école ».
Laissons Benoît Falaize, l’un des deux intervenants de notre Rencontre-débat du 22 mars dernier, présenter l’importance de cet ouvrage dans le numéro de février de la revue L’École des Lettres :
« On parle aisément d’inégalités entre savants et chercheurs, ou des inégales dispositions sociales face aux apprentissages. Colloques, séminaires, tables rondes se multiplient. [Cet essai] n’est pas une nouvelle étude sur la misère, mais un témoignage écrit par ceux qui vivent la pauvreté et en souffrent chaque jour. Ils sont mieux placés pour l’évaluer que n’importe quelle analyse distanciée. [Il] se fait le porte-parole d’enfants et de parents peu entendus. »
C’est de la nécessité d’écouter ces « sans voix » dont vient nous faire part Marie-Aleth Grard, au-delà de tout voyeurisme ou de toute commisération. Car ils interrogent crûment la capacité de l’école à prendre en compte l’extrême diversité des enfants, des jeunes qui lui sont confiés, notamment de ceux issus des milieux les plus précaires. Pourtant, dans ces milieux que l’on dit « défavorisés », nombreux sont les parents qui font confiance à l’institution scolaire pour éviter à leurs enfants de sombrer dans le fatalisme de l’échec, de la résignation, de la désespérance… voire de la violence.
Mais, au-delà de ces constats pas toujours faciles à entendre, M.-A. Grard vient aussi nous faire part des pistes, des propositions formulées par ces « invisibles », des démarches mises en place par des militants d’ATD Quart-Monde pour que l’école ne laisse personne au bord du chemin qui donne accès à la culture et à la dignité.
- pour s’inscrire à la Rencontre-débat et au moment convivial qui suivra
- la veille, le mercredi 10 mai, Marie-Aleth Grard sera à la Boutique de la librairie Bisey, Cour des Maréchaux, de 19 h à 20 h, pour présenter et signer l’ouvrage qu’elle a dirigé.
Quand la MPM se met à l’écoute des élèves
« Je participe à une enquête sur l’école et j’aurais besoin de ton avis. On ne demande pas souvent aux élèves ce qu’ils pensent de l’école et pourtant c’est important de le savoir si on veut l'améliorer.
Je vais donc te poser des questions mais ce n’est pas une interrogation ! Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. Tu peux vraiment dire ce que tu penses, ton nom n’apparaîtra nulle part quand on donnera les résultats de l’enquête. Mais tout ce que tu peux nous dire nous aidera pour essayer d’améliorer les choses.
Je te remercie vraiment de nous donner de ton temps. Tu nous rends service ! »
C’est ainsi que les membres d’une petite équipe mixte MPM/Rezo vont s’adresser à des élèves de collèges de la région mulhousienne qui ont accepté de nous ouvrir leurs portes et de contribuer ainsi à l’enquête que nous conduisons dans le cadre de notre partenariat avec le CICUR.
Pour rappel, le CICUR est le Collectif d’interpellation du curriculum dont Patrick Rayou, l’un de ses fondateurs est venu nous parler lors de la Rencontre-débat de novembre dernier. C’est une initiative à l’échelle nationale pour interroger le rôle des savoirs scolaires, de leur définition, de leur enseignement et de leur évaluation dans la fabrication des inégalités scolaires. C’est aussi l’ambition d’engager une réflexion sur l’invention d’un « nouvel imaginaire éducatif » pour une école plus juste et en lien avec les grands défis de notre temps.
C’est précisément avec Patrick Rayou (et sa collègue Elisabeth Bautier) que nous avons conçu un questionnaire destiné à recueillir le point de vue des élèves de 4e sur le monde scolaire selon différents registres :
- le rôle de l’école ;
- les manières de travailler et d’apprendre au collège ;
- la nature des relations dans la classe, dans l’établissement ;
- les apprentissages extra-scolaires ;
- ce qu’il faudrait changer pour améliorer le fonctionnement de l’école.
C’est bien le sens que les élèves attribuent à leur présence à l’école et aux modes d’apprentissages scolaires qui est le sujet d’une enquête sans prétention scientifique. Il s’agit simplement d’apporter des éléments susceptibles de servir de supports à une interpellation plus large d’une culture scolaire trop souvent considérée comme un « allant de soi ». Et de considérer que les élèves sont les mieux placés pour en parler.
Si nous réussissons à obtenir un nombre significatif de réponses, à faire un traitement et une analyse satisfaisantes, le résultat de cette enquête sera présenté lors d’un webinaire du CICUR à l’automne prochain. Ce sera alors la contribution de la MPM à une réflexion que nous pourrons ensuite poursuivre et partager à l’échelle locale, par exemple dans le cadre du Quart-lieu apprenant de Bourtzwiller…
Quand la MPM se fera-t-elle la porte-paroles d’autres « sans voix » sur l’école ?
C’est une des raisons d’être de la Maison de la Pédagogie de Mulhouse que d’inviter celles et ceux qui, à l’échelle locale, usent de leur liberté et de leur créativité pédagogique pour bricoler, expérimenter dans leur coin, et qui s’interrogent sur leur capacité à faire en sorte « que chaque élève compte », sur ce qu’il faudrait faire pour que l’école, l’éducation soient les garantes de « l’égale dignité des invisibles ».
La porte est ouverte à toutes celles et à tous ceux qui pensent que l’école « peut - et doit - mieux faire » ou doit faire autrement.
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