À la rencontre des grands pédagogues : Rendez-vous avec des pédagogues d'aujourd'hui : Morgane Grelet

Rencontre

Lundi 22 juin 2020, rencontre à distance, de 18 h à 20 h

Animation

Rencontre animée à distance par Morgane Grelet , coordinatrice ULIS, collège Bel-Air, Mulhouse (68).

Trace de Agathe Chenelot

La MPM ne fait pas que (faire) rêver, elle innove, aussi ! Le lundi 22 juin avait lieu, pour la première fois, une rencontre avec une pédagogue d'aujourd'hui… et cette rencontre avait lieu en distanciel. Morgane Grelet, coordinatrice ULIS au collège Bel Air de Mulhouse, a accepté de témoigner de sa pratique professionnelle, tout particulièrement dans la période de confinement que nous venons de vivre.

Par contre, une des traditions des rencontres avec les grands pédagogues a pu être adaptée : un reportage passionnant, ainsi que d'autres vidéos, disponibles à l'adresse :

(https://www.youtube.com/watch?v=J61tq9zGOtc).

(épisode1 : https://youtu.be/uWA8QKlw6m8 /

épisode2 : https://youtu.be/sf9TNw1bgBw

épisode3 : https://youtu.be/JkfspXlu4-8)

Elles pouvaient être visionnés avant la rencontre avec Morgane. Ce reportage présente l'ULIS du collège Bel Air et permet de mieux saisir les enjeux des dispositifs ULIS ainsi que tout ce que Morgane peut mettre en place pour que les élèves et leurs besoins soient toujours au centre de toutes ses réflexions pédagogiques.

Dans un premier temps, Morgane a présenté le fonctionnement classique du dispositif ULIS. Les élèves d'ULIS sont scolarisés dans une classe ordinaire de référence (correspondant, dans l'idéal, à leur classe d'âge). Mais, ces élèves, âgés de 11 à 16 ans, ont des troubles des apprentissages, de l'attention et/ou de comportement, voire des troubles du spectre autistique. Ainsi, pour leur permettre d'exploiter au maximum leurs compétences, ils rejoignent également le dispositif ULIS en fonction de leurs besoins. Dans ce cadre, 4 professionnels les encadrent au collège Bel Air :

  • 2 enseignants spécialisés : Morgane, à l'origine prof de SVT, et Nolwenn, professeur des écoles non encore spécialisée (pour l'instant !)
  • 2 AESH (accompagnateurs d'élèves en situation de handicap)

Dans le dispositif ULIS, les élèves ont à leur disposition deux salles de classe, dans lesquelles des élèves rentrent et sortent à chaque heure, en fonction de leurs inclusions, des projets menés ou de leur état psychologique. En général, l'effectif est réduit, sauf dans le cadre de projets spécifiques (socialisation ou autre…) : environ 5 élèves par enseignant.

Ces deux salles sont aménagées très différemment : l'une classique en autobus et l'autre à géométrie très variable, dans laquelle il y a beaucoup de matériel pour soulager les élèves (dans leur posture physique et/ou d'élève), matériel acheté ou fabriqué au gré des années, mais avec en permanence, le souci du besoin de l'élève. Par exemple, parfois, les élèves font des mini-siestes pour pouvoir récupérer après des inclusions. L'expérience a montré l'importance d'accorder un temps de récupération : même si l'élève prend 15 minutes sur les 55 minutes de cours pour se régénérer, il lui en reste une bonne partie où il est alors réellement disponible pour les apprentissages, ce qui, bien souvent, est plus que dans le cadre d'une séance classique !

L'observation des élèves est au centre des préoccupations des enseignants pour permettre de les décoder et de les mettre dans les meilleures dispositions possibles pour leurs apprentissages. Ainsi, les contacts physiques (ou distance proximale réduite, voire très réduite !) pour reconnecter les élèves, les apaiser sont fréquents et font partie des gestes professionnels d'un enseignant intervenant en ULIS.

Une autre caractéristique forte des ULIS est de ne pas avoir la pression des programmes : l'objectif, majoritairement, est que les élèves atteignent un niveau de fin de 6e en fin de 3e ! Cependant, ils peuvent aussi être en congruence avec les attendus de leur classe d'âge d'appartenance sur certains points, voire les dépasser ! Le corolaire… est qu'il est quasi impossible de préparer un cahier journal classique à l'avance. La préoccupation est que les élèves tirent le maximum possible de leur temps scolaire pour qu'ils puissent progresser dans leurs acquisitions scolaires, et leurs problématiques personnelles contrarient fréquemment ce qui a été envisagé par l'enseignant lors de sa préparation de classe.

Puis la crise sanitaire est venue profondément modifier, bousculer ces pratiques et les spécificités d'une classe ULIS, d'autant plus que l'Alsace a été confinée une semaine plus tôt que le reste du territoire national, que cela s'est fait dans l'urgence… et que les élèves de Morgane ne remportent quasiment rien de "scolaire" à la maison. Il a donc fallu préparer très rapidement du travail sur photocopies, même si cela est aux antipodes de la façon classique de travailler en ULIS, mais c'était toujours mieux que rien ! Un "kit de survie", avec mode d'emploi, tel que par exemple, le temps à consacrer aux différentes activités a été créé et transmis aux élèves.

Morgane retrace 4 grandes phases lors du confinement :

  • première phase : garder le contact

Le lundi suivant le confinement, les directives officielles demandent, en plus de la continuité pédagogique, de garder le contact : appel téléphonique à toutes les familles (avec parfois une dizaine de tentatives pour les contacter !), récupération de contacts "facilitants" pour garder ce contact, puis recherche d'outils informatiques ou vidéo pour garder ce contact, pour envoyer rapidement des documents aux familles et que tout soit accessible au moins sur un téléphone… Il a donc fallu innover puisque rien n'avait encore été pensé au niveau national : Whatsapp était une réponse, avec l'avantage de permettre la visio et la vidéo.

Il a fallu également lister le matériel disponible dans les familles. Grâce à un papa d'élève, des ordinateurs ont pu être distribués aux élèves qui en avaient besoin.

Mais une fois un maximum de réponses matérielles trouvées, demeurait l'inquiétude face à des élèves prostrés, mutiques, angoissés alors que ce n'était pas dans leurs habitudes… mais aussi des familles qui ne répondaient plus…

  • deuxième phase : se former et s'organiser

Cependant, certains élèves d'ULIS ne peuvent pas utiliser l'outil classique : plus de 5 clicks étaient pour certains d'entre eux impossible à gérer… Avec en parallèle, des collègues de l'ordinaire qui continuaient à utiliser l'ENT. Il a fallu trouver de nouvelles solutions, engendrant une charge de travail supplémentaire de l'ordre de 2 heures par jour, uniquement pour récupérer les supports mis sur l'ENT !

Pour une majorité d'élèves, même équipés, la réalité de leur environnement numérique rendait impossible son utilisation. C'est pourquoi, le papa d'élève cité plus haut a proposé de prendre la main sur les ordinateurs des élèves pour leur montrer comment utiliser en situation "leur" ordinateur…

Par ailleurs, pour les élèves non connectés, il a fallu proposer d'autres outils et supports afin qu'ils puissent poursuivre leurs apprentissages… Il a fallu également travailler en équipe avec d'autres professionnels pour que les élèves ne soient pas isolés…

De plus, malgré la somme de travail demandée, le choix a été fait de ne pas se répartir les élèves entre Morgane et Nolwenn pour que leurs différences soit une richesse pour les élèves. Même si leur binôme a été très salvateur aussi pour elles, il a fallu aussi apprendre à se dire les choses, même si cela n'était pas toujours simple…

  • troisième phase : ne pas perdre le rythme de vie

Lors de la troisième semaine de fermeture de l'établissement (2e semaine de confinement), la priorité était que les élèves ne perdent pas le rythme de vie. C'est pourquoi, tous les jours, un RDV visio à 9 h (9 h 30 le mercredi) pour se voir, échanger était proposé… Le SOL (silence on lit), a été réinstauré. Les livres étant au collège, Morgane leur faisait 15 minutes de lecture tous les jours

Puis des petits jeux, petits questionnaires proposés par la plateforme CNED, dont la "météo" des émotions ont été proposés : l'idée était de proposer une situation un jour avec une suite nécessaire le lendemain pour créer non pas l'obligation mais le besoin, l'envie d'être là le lendemain, pour les motiver à se lever…

La plateforme CNED donnait également la possibilité de créer des sous-groupes dans la classe pour des temps d'échange plus personnels… Cela a été précieux pour certains élèves. Toujours grâce aux classes virtuelles du CNED, il a été possible de recréer en virtuel des pratiques "physiques". Les élèves ont pu par exemple être personnes ressources : certains élèves pouvaient ainsi être responsable des demandes de paroles !

Pour Morgane et Nolwenn, il a aussi fallu apprendre à lâcher-prise, en oubliant la sacro-sainte "continuité pédagogique". Pour certains élèves, ce n'était pas la priorité…

Il a également fallu recréer une dynamique d'apprentissage avec les élèves.

  • quatrième phase : les vacances

L'arrivée des vacances a suscité beaucoup d'inquiétudes : comment garder le lien ? La principale du collège a pris, par exemple, sur son temps personnel durant la première semaine pour continuer le "SOL".

Par ailleurs, Morgane et Nolwenn ont préparé un cahier de vacances (sans rien de scolaire). Ce cahier a été envoyé par voie postale pour que tous les élèves l'aient et pour qu'ils sachent qu'ils n'étaient pas oubliés…

Puis, après les vacances : retour à la case départ ! Il a fallu reprendre contact avec toutes les familles, mais certaines qui étaient hors circuit ont pu être reconnectées !

Mise en place de nouveaux projets : par exemple, il fallait que les élèves aillent piocher dans leurs souvenirs pour qu'ils se projettent dans le futur… Ils ont fait des petites vidéos pour faire des portes ouvertes virtuelles, ce qui a permis aussi un travail sur l'estime de soi, sur l'hygiène…

 
Résumé de quelques réactions des participants à la fin de la rencontre :

La passion que Morgane a pour son métier et l'intelligence avec laquelle elle le met en pratique ont illuminé sa présentation. La qualité de sa présentation et de son travail a suscité évidemment beaucoup d’intérêt, de questionnement et de questions auprès des personnes qui ont pu participer à cette rencontre.

Cette période si particulière a pu mettre en évidence combien il était primordial de travailler en équipe et de mettre les élèves et leurs besoins au cœur des préoccupations de toute personne intervenant auprès de jeunes.

Par ailleurs, au-delà des moments difficiles vécus par les jeunes (et les moins jeunes), cet épisode a aussi permis de révéler l'extraordinaire capacité d'adaptation des élèves … et des équipes. Tous ont fait preuve d'une grande pugnacité pour dépasser les obstacles (intellectuels, matériels, sociaux…). La grande confiance des familles et des partenaires pour accompagner au mieux chaque élève a été réconfortante.

Mais les deux derniers mois ont aussi rappelé que le pédagogique seul ne peut pas tout, et qu'il ne peut s'affranchir d'autres réalités. Par exemple, alors que certaines familles avaient les moyens matériels de la continuité pédagogique… elles n'étaient pas prêtes à "l'intrusion" dans leur vie personnelle qu'impliquait aussi cette continuité pédagogique. Dans le même temps, la totale dépendance des familles aux enseignants a été un défi à relever. Pour conserver le lien avec les familles, il a fallu insister sur le fait qu'on ne demandait pas aux parents de faire le métier d'enseignant, mais leur métier de parents.

Pour certains enseignants, il a été nécessaire d'apprendre à être moins exigeant sur les apprentissages scolaires pour mettre la priorité sur le maintien du lien, comme un investissement pour l'avenir, ou pour admettre que la pyramide des besoins de Maslow avait aussi des conséquences sur les apprentissages : il était plus important de passer le relai à d'autres professionnels quand les besoins du bas de la pyramide de Maslow ne sont pas satisfaits pour que l'élève soit ensuite disponible pour les apprentissages. Mais, le fait que des services sociaux aient suspendu leurs interventions durant la crise a aussi posé problème…

La crise sanitaire a également permis un questionnement sur les pratiques pédagogiques "d'avant", entrainant une réflexion pour développer du distanciel (une demi-journée par semaine, à titre expérimental) sur certains points l'année prochaine. Mais beaucoup reste encore à construire puisque les classes virtuelles du CNED n'ont pas vocation à rester accessible pour les élèves scolarisés au sein d'établissements scolaires.

Mais, la plus belle preuve des raisons de croire en l'avenir est à découvrir en cliquant sur le lien ci-dessous. On peut y découvrir un slam écrit par Enzo, élève en ULIS au collège de Bel Air. Cela se passe de tout commentaire ! Mais cela permet également de continuer à croire que demain reste la plus belle des promesses…

https://drive.google.com/file/d/15XnhvDHBGGMPzv2jm_LgcKRqLavAqtVD/view

Trace réalisée par Agathe Chenelot – Juin 2020

Réaction de Jean-Marie après la rencontre :

Je suis professeur retraité depuis 13 ans et membre de la MPM depuis sa création.

Parlons de cette rencontre. Après quelques démêlées techniques, j'ai réussi à me connecter et j'en suis heureux.

J'ai été bluffé par le professionnalisme et l'énergie déployés par Morgane en dépit de conditions de santé difficiles et fort compréhensibles après les aventures et les épreuves vécues. Son investissement et son opiniâtreté pour ne laisser aucun jeune sur le bord du chemin sont à la mesure des valeurs qui apparaissent dans la vidéo de 30 minutes qu'elle nous a envoyée en prélude à la rencontre.

Je relève plus particulièrement les notions de respect et de sens qui m'ont toujours parues fondamentales dans l'exercice de mon métier. Je veux croire qu'elle n'est pas la seule à s'être donnée avec autant d'abnégation et à mériter également que quelques calicots de "merci" lui soient attribués.

D'un point de vue technique, j'ai été frappé par la place et le rôle de la technologie et du smartphone : des outils puissants, sans doute, mais dont l'accès et la mise en œuvre achoppent sur les conditions sociales des usagers et peuvent donc renforcer les inégalités.

Je pense également à la dimension du contact et de la proximité physique, bien pointée dans la vidéo, jusqu'au rôle des cochons d'Inde, et dont est totalement dépourvu le smartphone.

Enfin, et pour ne pas être trop long, je m'interroge maintenant sur le délicat travail qui consistera à essayer, en moins de deux semaines, de réduire l'écart entre ceux avec lesquels le contact aura été gardé et ceux qui auront été perdu de vue. Un défi de plus !

Et je souhaite à Morgane de trouver bien vite des temps de récupération et de prise de distance afin de garder intactes sa foi et sa compétence.

Question subsidiaire : j'ai observé dans la vidéo que Morgane pratique le vouvoiement avec ses jeunes. Sans doute a-t-elle des choses à nous dire sur le choix de cette posture.

Jean-Marie

 

Réaction d'André suite à la rencontre :

Quelques éléments de réaction après cette superbe intervention de Morgane et dont certains éléments que j'avais déjà partagé lors de notre réunion zoom.

Intervention d'un excellent niveau et qui mérite d'être diffusée plus largement, faire l'objet d'une conférence ou d'un mail à diffusion large.

Peut-être faut-il envisager de proposer un reportage à l'émission "Être et savoir" de France Culture ?

J'ai été impressionné par la richesse du matériel, le nombre de personnes s'occupant des élèves, les 2 salles de classe et surtout de l'engagement maximum de l'équipe.

Voir en pièces jointes 2 émissions récentes de "Être et savoir."

"L’éducation et la transmission des savoirs sous toutes les formes : à l’école, en famille, dans l’éducation populaire et l’éducation par la culture, au sens large du terme."

Toutes les émissions :

L’émission s’intéresse aussi, de près, à l’enfance, à l’adolescence, à la jeunesse et à la parentalité telles qu’elles sont racontées aujourd’hui, tant à travers le travail des chercheurs, des penseurs, des scientifiques que du côté des œuvres littéraires ou audiovisuelles.

https://www.franceculture.fr/emissions/rue-des-ecoles

Bon courage à Morgane et son équipe pour la dernière ligne droite après un repos bien mérité.

André

 

Réaction de Jean-Pierre suite à la rencontre :

Une fois de plus, Morgane nous l’a magnifiquement montré : c’est le plus souvent aux marges du système éducatif que la pédagogie déploie le mieux ses potentialités, sa capacité à créer, inventer, faire vivre des démarches, des dispositifs hors normes d’accueil des élèves.

Car c’est d’abord ça le dispositif ULIS que Morgane, sa collègue et deux auxiliaires (sans oublier l’équipe éducative) animent au collège Bel-Air, à l’écart de la « forme scolaire » qui règle le fonctionnement de l’École, surtout dans le second degré. Ici, en dehors du respect du découpage du temps en séquences égales de 55 minutes, rien ne ressemble au fonctionnement d’un collège ordinaire :

  • pas de groupe classe fixé, mais des regroupements d’élèves à géométrie constamment variable ;
  • pas de répartition des élèves en fonction de leur âge ;
  • deux salles que les élèves s’approprient, aménagent et réaménagent en permanence, tout au long de l’année ;
  • des emplois du temps personnalisés pour tous les élèves, ce qui les amène à aller et venir entre leur espace-classe et leurs enseignantes de référence d’une part, et les salles des autres enseignants du collège d’autre part ;
  • pas de programme à faire ingurgiter aux élèves, mais une ambition forte : permettre à chaque élève de tirer le meilleur profit du temps passé à l’école.

Je n’ai pas compté le nombre de fois où a été évoquée par Morgane la nécessité de prendre en compte les besoins des élèves. Une nécessité encore plus impérieuse pendant la période de confinement. Entre cette constante préoccupation de partir des besoins spécifiques de chaque élève et des visées d’apprentissage pour permettre à chacun de grandir, Morgane intervient dans une structure dans laquelle elle dispose d’une grande autonomie pédagogique, dont elle s’empare pour exercer pleinement son métier.

Mieux : en y regardant de plus près, elle répond aux 5 critères présentés par Loïc Chalmel au colloque du Sgen68 en novembre 2013, permettent de reconnaître un(e) pédagogue :

  • la pratique : le pédagogue est d’abord un praticien, quelqu’un qui parle de ce qu’il fait à concernant Morgane, qui pourrait le contester après avoir visionné la vidéo de présentation de l’ULIS et après l’avoir entendue au cours de cette rencontre ?
  • l’enracinement : le pédagogue intervient dans un contexte, dans un lieu bien précis, clairement identifié à Morgane travaille dans l’ULIS du collège Bel-Air, à Mulhouse, depuis 4 ans ;
  • le questionnement : le pédagogue de pose des questions sur sa pratique, sur lui-même, sur ses pairs… Le pédagogue est un praticien qui cherche à théoriser sa pratiqueà cela apparaît clairement dans la façon dont Morgane a conçu la présentation de sa pratique ;
  • la rupture : le pédagogue est en rupture à un double titre :
    • avec le monde des praticiens, parce qu’il dérange ;
    • avec le monde des théoriciens car c’est un « nomade » (il emprunte à différents champs théoriques en fonction de ses besoins pour fonder sa pratique), ce qui en fait un « infidèle » et un « impertinent » à qui n’a pas reconnu, chez Morgane, les emprunts, explicites ou non, à Montessori et Freinet et à d’autres sources de la pratique sociale ?
  • l’humilité, car le pédagogue sait qu’il n’apporte jamais de réponses définitives et qu’il ne cesse de poser de nouvelles questions à Merci à Morgane de nous avoir fait part de ses doutes malgré un on engagement sans faille, y compris dans les moments les plus difficiles du confinement.

Pour toutes ces raisons, Morgane mérite amplement d’être qualifiée de « pédagogue d’aujourd’hui ! »

Jean-Pierre