La MPM avec

Compte-rendu de Léonard Guillaume et Jean-François Manil

Contexte

Les mardi et mercredi 1et 2 octobre 2019, L. Guillaume et J-F Manil étaient invités par les responsables de la Maison de la Pédagogie à Mulhouse et de l’ICEM68 ainsi que par ceux de l’OCCE à Colmar pour y proposer leurs réflexions à propos de la Pédagogie du Chef-d’œuvre.

Cette invitation est en lien avec la réforme actuelle de l’enseignement professionnel (en lycée professionnel et en CFA). En effet, la transformation du lycée professionnel initiée par Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation nationale, prévoit un volume d’heures assez conséquentsur les deux années consacrées au certificat d’aptitudes professionnelles et au baccalauréat professionnel au lycée en vue de la réalisation d’un Chef-d’œuvre. Les lycéens devront en effet préparer individuellement ou collectivement un Chef-d’œuvre qu’ils présenteront à la fin d’année de terminale devant un jury. (Source : « Transformer le lycée professionnel. Former les talents aux métiers de demain », education.gouv.fr/lyceeprofessionnel)

En pratique

            Les deux auteurs ont fait part de leurs recherches mais encore de leurs vécus pédagogiques dans deux écoles publiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles.La pédagogie du Chef-d’œuvre fait partie du quotidien de la classe et constitue "une autre culture de l’apprentissage faite de communication, de démocratie, d’intégration, d’émancipation et de passion".

Parmi les trois rencontres, l’une était orientée vers le partage d’expériences et le traitement de celles-ci.

            Au cours de cet atelier regroupant 25 personnes, un vaste référentiel constitué d’écrits militants, d’écrits descriptifs, de vidéos, d’écrits scientifiques et de consignes d’action a été proposé et soumis au questionnement. Chacun a pus’engager dans un exercice de compréhension selon une entrée relative aux documents proposés. Les témoignages desdeux praticiens-chercheurs ont été également sollicités.

Les groupes de participants avaient pour mission de communiquer le contenu de leurs réflexions au grand groupe en fin de séance. La complexité de la pédagogie étudiée se trouvait dès lors mise en exergue mais selon des axes de compréhension divers. Nous étions bien là au cœur de la pédagogie du Chef-d’œuvre : se rencontrer et s’enseigner pour apprendre. La promesse d’une publication allait donner un sens particulier à la réflexion et inscrire réellement la séance dans la pédagogie étudiée. Deux sites pédagogiques ont été retenus pour la publication : https://gben.be et https://maisondelapedagogie.fr.

            Les réflexions formalisées sous diverses formes sont présentées ci-après. Un texte, qui fut déclamé, présente le nécessaire engagement qu’implique la Pédagogie. Les consignes sont ensuite examinées. Par la suite, les aspects scientifiques ont été examinés pour construire des questionnements didactiques. Enfin, deux autres, en partie descriptifs, interrogent la faisabilité dans le contexte précis de l’école fondamentale. 

Un commentaire des deux auteurs clôture et offre une vision d’ensemble des réflexions posées par les participants.

Militantisme – texte à déclamer

Éducateurs/trices de tous pays, unissons-nous pour l’avenir des enfants de cette planète…

 Émancipons ! Libérons ! Donnons le goût de la recherche, de la créativité, de la ténacité, de la persévérance, de l’affirmation de soi, de son intelligence, de sa place dans le monde !

Donnons à nos jeunes (et à nos plus anciens) la confiance d’aller vers l’autre, la confiance dans l’échange, le partage et l’envie de construire ensemble.

 Chaque être humain est empli de trésors qui ne demandent qu’à émerger.

 Chacun est capable de prendre sa vie en main. L’accompagnateur/trice va apporter sa bienveillance ses exigences et son étayage pour favoriser l’émergence de la créativité, de l’authenticité de l’enfant.

 Osons les laisser oser ! Osons nous libérer des cadres !

 Oui, mais comment ?  nous direz-vous.

Par la pédagogie du Chef-d’œuvre et le Chef-d’œuvre pédagogique. Écoutons les autres avis dans la salle.

 Accompagnateurs/trices de tous pays, unissons-nous pour que nos écoles, nos crèches, nos jardins d’enfants, nos universités soient des lieux de liberté, d’éducation à la liberté !

 Écoutez : c’est un secret à consommer sans modération.

Osons Chef-d’œuvrer !

Christine, Coralie, Alexandre et Guy

Consignes

La consigne est au cœur de la pédagogie du Chef-d’œuvre. Elle pose un cadre précis et favorise l’autonomie de l’élève dans ses recherches avec pour but de communiquer ses résultats. Pas de démarche imposée.

Nous avons identifié deux types de consignes :

• Des consignes plus collectives qui cadrent
• Des consignes plus personnalisées qui guident (« Le mieux, ce serait de commencer par ça… »

Dans la forme, les consignes sont courtes, tout en laissant l’élève libre d’explorer ses pistes de recherche. Il sait où il veut aller et est libre de ses démarches grâce à des consignes qui laissent se poser des questions.

Pour valoriser son travail, l’élève doit respecter un cahier des charges précis qui permet de communiquer et présenter son travail.

Les consignes permettent à l’enseignant d’adopter une posture d’accompagnant en laissant l’élève acteur de son apprentissage.

Elise, Juliette et Nicolas

Scientifique

La pédagogie du Chef-d’œuvre nécessite de la part de l’enseignant d’être un enseignant-chercheur.

Elle invite l’enfant à être un chercheur et à s’engager dans une tâche ardue et exigeante qui demande une démarche expérimentale, une démarche documentaire et une démarche créative qui lui permettra de se construire en s’inscrivant dans son histoire et dans le groupe.

Elle permet à l’enfant de se réconcilier avec lui-même, avec l’école, avec les autres, avec le monde vers une « vie bonne » par la réponse qu’elle offre aux besoins identitaires fondamentaux dont la considération.

De la certitude que l’intérêt à l’autre va le faire grandir.

Nos doutes :

• Quelle est la place ou la part de la coopération dans le travail individuel de chaque enfant pour réaliser son Chef-d’œuvre ?
• Comment réussir à organiser dans une classe de 24 élèves le matériel, le temps, les ressources nécessaires à la réalisation de COP ?
• Comment réussir à impliquer chaque membre du groupe ?
• Comment organiser le temps de disponibilité de l’enseignant pour accompagner chaque enfant ?
• Quelle place à la culture de la dimension réflexive de tous les apprentissages réalisés ?
• Comment permettre à chaque enfant de trouver une personne-ressource, un parrain, un expert (à sa disposition), un guide ?
• Quel est le sens de la restitution finale du Chef-d’œuvre au grand groupe pour les apprentissages ?

Nous avons conscience que la finalité de l’école n’est pas tant d’acquérir des connaissances que de (se) construire des compétences pour formuler des questionnements, chercher des réponses, aller vers de nouvelles interrogations.

Nous retenons :

• L’importance de l’école primaire pour le parcours et les apprentissages ultérieurs
• L’impact positif de la non notation des travaux
• La primauté du champ affectif
• La place centrale de la parole de l’enfant et de son besoin de communiquer

Pour que les enfants aillent à l’école pour construire leur personne.

Annie, Josiane, Laurent, Philippe etTina

Descriptif

Dans la pédagogie du Chef-d’œuvre, l’élève est auteur de son projet. Pour le mener à bien, il est aidé par ses enseignants, ses pairs et sa famille. Il se sert de tout ce qu’il a appris durant sa scolarité ; il sait pourquoi il apprend. A la fin, au moment de la présentation, ce n’est pas une évaluation « couperet » mais un partage. C’est le « grand jour » : Enfin, je vais pouvoir montrer !

            Nous nous interrogeons sur la mise en place de cette pédagogie dans une classe à l’école primaire. Comment accompagner 25 (voire plus) enfants ? L’enseignant peut-il répondre aux besoins/ressources nécessaires à 25 Chefs-d’œuvre ?

            Plusieurs expériences ont été évoquées lors de notre échange qui pourraient être un début à la pédagogie du Chef-d’œuvre.

• A l’issue d’une sortie où les enfants ont amené des crapauds à leur étang de naissance, ils ont réalisé un album documentaire. Les thèmes ont été décidés ensemble, chaque enfant s’est investi celui qui l’intéressait. Chaque groupe a ainsi réalisé sa partie d’album en présentant son travail au fur et à mesure au groupe classe qui validait ou pas.
• L’enfant qui a envie de partager sa passion prépare une conférence qu’il présente à la classe et aux autres classes de l’école. Il en découle des critiques constructives qui lui permettent d’améliorer sa présentation.

Nous envisageons, au niveau de notre classe, de prévoir une plage d’une heure par semaine pour que chaque enfant avance sur son projet de conférence ou d’intégrer ce temps de travail personnel dans un plan de travail individualisé pour lui permettre d’avancer à son rythme.

            Nous pourrions rêver à une école dans laquelle les enfants, dès le début de leur scolarité, acquerraient les savoirs et savoir-faire en passant par la réalisation de « minis» Chefs-d’œuvre, pour en CM2, voire en 6^ème, se servir de tout ce qu’ils auront appris pour réaliser leur Chef-d’œuvre.

Aline, Camille et Catherine

Comment mettre en œuvre la pédagogie du Chef-d’œuvre en CP-CE1 ?

Dans notre groupe de travail, nous étions trois enseignantes sur quatre à « œuvrer » en CP et en CE1. La conférence de la veille nous avait donné un aperçu de la pédagogie du Chef-d’œuvre telle que l’entendent Léonard Guillaume et Jean-François Manil, mais cela nous semblait « une affaire de grands », c’est-à-dire de CM1-CM2. Nous nous sommes donc demandé si la pédagogie du chef d’œuvre était possible avec des élèves de 6-7ans, quels objectifs on pouvait se donner, quelle réalisation finale viser, etc.

            Notre questionnement voire nos doutes ont été renforcés par le témoignage d’une collègue du groupe dont les élèves de CE1 avaient réalisé des exposés sur les animaux l’an dernier. Certes les apprentissages avaient été réels et nombreux, mais le bilan pour la collègue était qu’on ne l’y reprendrait plus… car le coût en temps mais surtout en énergie avait été trop élevé. De nombreux problèmes d’organisation s’étaient posés. Nous avons donc demandé à Léonard Guillaume et Jean-François Manil de nous expliciter ce qu’il était possible de réaliser avec des élèves de CP-CE1.

Voici quelques-unes de leurs propositions.

- On peut proposer à des élèves dès le début de CP de réaliser des exposés sur les sujets qu’ils aiment. Ces exposés seront présentés dans la classe ainsi qu’à des élèves plus grands et aux parents.

- Sur la thématique des animaux par exemple, la formalisation peut prendre la forme d’un dépliant obtenu à partir d’une feuille A3 pliée de façon à former des rabats. Sur chacun des 4 rabats on peut faire figurer un dessin tel qu’une règle (données chiffrées sur l’animal, mesures), un biberon (pour la reproduction), des aliments (pour l’alimentation) et un globe terrestre (pour l’habitat).

À l’intérieur du dépliant on peut mettre un beau dessin ou une belle peinture de l’animal. L’objet doit être beau.

- Jean-François Manil propose à ses élèves de choisir entre 4 animaux différents puis les élèves travaillent chacun sur un de ces quatre animaux. Ils peuvent y travailler en groupe mais chacun aura réalisé à la fin son dépliant. Une telle organisation nous a effectivement paru plus adaptée. Dans la classe de la collègue de CE1 du groupe, les 26 élèves avaient constitué 8 groupes. 8 animaux avaient donc été étudiés et cela avait entrainé une certaine lourdeur dans le dispositif, qui s’était éternisé sur trois mois.

- Sur la thématique des volcans par exemple, l’affiche peut comporter 4 dessins réalisés par 4 enfants différents ainsi qu’un schéma heuristique présentant simplement 3 mots-clés (éruption, magma, pays). Les élèves devront donc produire un discours à partir d’un très petit nombre d’éléments. Ils feront des liens, permettant ainsi la mémorisation. Un apprentissage orthographique (« goutte à goutte orthographique ») se greffera là-dessus, en sélectionnant des mots qu’on juge utile de savoir orthographier.

- La recherche documentaire indispensable pour la réalisation des exposés oblige à une fréquentation assidue des livres. Il faut être ambitieux et permettre aux élèves d’accéder à plusieurs livres sur la thématique choisie et ne pas sélectionner uniquement des ouvrages très simples.

- Léonard Guillaume propose de réaliser en classe des photos d’apprentissages ambitieux et de les mettre sur la clé USB de chaque enfant. L’enfant qui s’exprime à partir de la photo effectue une tâche de restitution et de métacognition.

- La démarche d’apprentissage de la lecture s’appuie sur la fréquence des lettres en français et a pour nom « ESARINTULO ». Un matériel didactique a été développé. Les élèves peuvent très rapidement produire des écrits. La lecture est conçue comme permettant à l’élève d’accroitre son pouvoir sur le monde.

            Nous sommes sorties revigorées de ce temps de formation. Revigorées, remotivées car la pédagogie du Chef-d’œuvre telle qu’elle a été décrite par Léonard Guillaume et Jean-François Manil nous a semblé très en lien avec des pratiques qui sont déjà les nôtres dans notre groupe de 4 professeurs des écoles engagées à l’ICEM 68.

            L’éclairage apporté sur la mise en œuvre avec des élèves de CP-CE1 nous a permis d’identifier les éléments qui avaient pu poser problème dans notre pratique et donné des pistes pour y remédier. Plus généralement, les différentes propositions très concrètes dans des champs différents ont enrichi notre palette. Merci !

Anne,Marie-Jo, Muriel et Sandrine

Commentaires

Des intentions individuelles…

            Les textes proposés contiennent les fondements de la pédagogie du Chef-d’œuvre sans que ces derniers n’aient pourtant été fournis dans la documentation. Il semble que les éléments constitutifs soient déjà présents à l’esprit des participants.

Tel extrait indique l’importance d’inscrire l’action éducative dans un projet plus vaste aux valeurs claires : «Émancipons ! Libérons ! Donnons le goût de la recherche, de la créativité, de la ténacité, de la persévérance, de l’affirmation de soi, de son intelligence, de sa place dans le monde !» Accompagnateurs/trices de tous pays, unissons-nous pour que nos écoles, nos crèches, nos jardins d’enfants, nos universités soient des lieux de liberté, d’éducation à la liberté ! »

Tel autre montre l’attachement indispensable à une grammaire didactique de qualité : «La consigne est au cœur de la pédagogie du Chef-d’œuvre. Elle pose un cadre précis et favorise l’autonomie de l’élève dans ses recherches avec pour but de communiquer ses résultats. »

Un troisième met en évidence le doute méthodique qui doit accompagner les enseignants durant la démarche : « Quelle est la place ou la part de la coopération dans le travail individuel de chaque enfant pour réaliser son Chef-d’œuvre ? Quelle place à la culture de la dimension réflexive de tous les apprentissages réalisés ? Comment réussir à impliquer chaque membre du groupe ? »

Un dernier questionne le transfert sur des publics variés : « Nous envisageons, au niveau de notre classe, de prévoir une plage d’une heure par semaine pour que chaque enfant avance sur son projet de conférence ou d’intégrer ce temps de travail personnel dans un plan de travail individualisé pour lui permettre d’avancer à son rythme. »

            Cette question du transfert est revenue plusieurs fois lors de cette rencontre. La présentation en fin de parcours ne peuts’envisager que, si en amont, la pédagogie du Chef-d’œuvre est réellement pratiquée. Les enjeux liés à cette pédagogie ne sont pas réduits à la capacité à communiquer devant un public. D’autant que la seule présentation limiterait la démarche à une évaluation ; ce qui s’éloignerait des intentions pédagogiques.

A ce sujet de nombreux axes, tant sur le champ des valeurs que sur le champ social ou encore affectif ont été évoqués. Nous pointerons entre autres :

• la culture du questionnement largement sollicitée à travers les multiples référents proposés ;
• la culture de la rencontre sollicitant la confiance, le partage, l’envie de construire ensemble ;
• l’apprentissage de l’autonomie, indissociable de la liberté, favorisé par les nombreuses consignes structurantes ;
• la construction de la personne intégrant la capacité à être critique, évitant l’exclusion provoquée par les jugements ;
• l’émancipation de chacun permettant d’accroître le pouvoir d’agir sur le monde.

            Par ailleurs, la pédagogie du Chef-d’œuvre a également toute sa place hors du cadre scolaire, dans les associations, les organismes de formation, les structures d’éducation permanente et d’éducation populaire. Car, loin d’être une démarche élitiste, la réalisation d’un chef-d’œuvre doit permettre à chacun d’exprimer le meilleur de lui-même.

… au paradoxe institutionnel                         

Moderniser et simplifier l’évaluation

Les examens nationaux du CAP et du baccalauréat professionnel combinent des épreuves ponctuelles en dernière année et des épreuves en cours de formation. Or, l’évaluation au lycée professionnel est souvent considérée comme trop lourde.

Les modalités d’évaluation vont évoluer. Le contrôle en cours de formation sera rénové et simplifié.

Des épreuves d’enseignement général et professionnel sont instaurées en fin de première. Les candidats ayant obtenu au moins la moyenne à ces épreuves anticipées se voient délivrer un diplôme intermédiaire qui valorise l’engagement et le travail des lycéens. La présentation du Chef-d’œuvre fera l’objet d’une épreuve en terminale.

(In Ministère de l’Éducation nationale (2018). « Transformer le lycée professionnel. Former les talents aux métiers de demain. » P.35)

            Cet extrait choisi montre que le caractère interdisciplinaire et collaboratif est bien inscrit dans les intentions. Il semble toutefois qu’il y ait un risque réel dans la perception qu’en auront les élèves. En effet, le Chef-d’œuvre tel que présenté n’est qu’une partie de l’évaluation qui elle reste notée et discriminante. Il s’avère par ailleurs que le Chef-d’œuvre lui-même fera l’objet d’une note individuelle.

            D’autre part, l’accent est porté sur la part individuelle de travail menée,lors même que la collaboration est proposée. Le paradoxe éducatif risque de nuire fortement à l’intérêt, et donc l’efficacité, de la mise en œuvre et de l’adhésion des adolescents. Ce n‘est donc pas la pédagogie du Chef-d’œuvre et le Chef-d’œuvre pédagogique qui devront être mis en cause, mais bien le contexte paradoxal dans lequel ils vont être proposés.

            Un autre élément à souligner est l’idée véhiculée que le Chef-d’œuvre conviendrait aux seuls élèves et enseignants des lycées professionnels. Le lycée classique aurait tout autant intérêt à investir et développer cette pédagogie qui a pour caractéristiques principales d’ouvrir à la complexité croissante du monde, de développer une culture de la question, de favoriser les percussions culturelles, d’engager dans le doute méthodique. Nous pourrions retrouver là, en filigrane, les grands principes d’égalité, de liberté et de fraternité.

            Quoi qu’il en soit, il est à souligner que la pédagogie du Chef-d’œuvre vientde faire son entrée dans l’enseignement secondaire français et ce, par arrêté ministériel.L’opportunité de s’emparer de cette pédagogie est donc bien offerte aux enseignants concernés.Seul l’avenir nous indiquerasi ces derniers dépasseront l’attente de réalisations finalisées et s’engageront dans des transformations majeures de leur façon d’enseigner au service d’un projet plus large de développement des étudiants, de l’école et d’eux-mêmes.

Repères bibliographiques

• Guillaume L.,Manil J-F., Pepinster C. (2018)Du Chef-d’œuvre pédagogique à la pédagogie du Chef-d’œuvre, Introniser en humanité. Lyon : Chronique Sociale
• GuillaumeL.,Manil J-F. (2016)Sept facilitateurs à l’apprentissage. Vivre du bonheur pédagogique.Lyon : Chronique sociale
• Ministère Éducation nationale (2018) Transformer le lycée professionnel. Retrieved from https://eduscol.education.fr/cid133260/transformer-le-lycee-professionnel.html
• Ministère Éducation nationale (2018). Vade-mecum : la réalisation du chef-d’œuvre