Le Numérique à l’École : Quoi ? Où ? Comment ? Pour quoi faire ? Avec quels effets ?

Le cadre général

Le numérique à l’école. Le terme est actuellement intégré comme s’il allait de soi. Encore faudrait-il le définir ! Quel(s) sens ? Notre société du numérique, société numérisée, est acceptée comme une évidence sans qu’il n’y ait de question à se poser. Or le numérique, s'il existe en tant que tel, n'est pas qu'un outil. Il impose, de par son essence, des changements radicaux, aussi bien pour la société que pour les individus eux-mêmes, à l’égal, du moins en niveau de bouleversements, de ceux qui ont déjà eu lieu dans l’histoire, comme l’avènement de l’écrit ou de l’imprimerie en leur temps. Même si ces changements ne seront perçus que dans un futur qui en traitera comme d’un pan de l’histoire. Toute nouvelle technologie est porteuse d'un rapport particulier à la technique, au savoir et au monde qu’il est nécessaire de penser.

Il ne s’agit surtout pas de nier la technologie mais de penser l’utilisation du numérique à l’École. Le principe de cette série d'ateliers est donc de mener une réflexion qui ait sens, à partir de pratiques autour du numérique : utilisation du tableau numérique, recherche d’informations suivant les moteurs de recherche proposés, utilisation des tablettes pour apprendre à lire, connaissance des algorithmes, impact des réseaux sociaux sur les utilisateurs…

Les ateliers

Au Carré des Associations, salle 2, de 18 h 30 à 20 h 30

Il est demandé aux participants de venir avec leurs propres outils. L'animateur propose 4 ateliers dont la démarche consistera, à chaque fois, à mener une réflexion à partir des pratiques. Le contenu intégral de ces ateliers sera consultable sur le site.

  • Mercredi 7 février : Atelier A :
    Inventaire des pratiques autour du numérique.
    Chaque participant fait état de ses pratiques, conscientes ou inconscientes, autour du numérique dans la classe ou dans sa pratique professionnelle pour les non enseignants. Le bilan intègre le questionnement sur les objectifs, les apprentissages et l’efficacité supposée. L'objectif de cet atelier est certes de faire un inventaire des pratiques mais surtout d'essayer de définir ce que recouvre le terme de "numérique" et de dégager les différents sens de ce qu'on appelle le "numérique à l'Ecole", autant que cela semblerait effectivement possible.

  • Mercredi 21 mars : Atelier B : Comment les lectures sur écran modifient le désir de lecture ?
    À l’heure de l’extension des activités interdisciplinaires et du tout numérique à l’Ecole, la question de la lecture se pose de manière plus cruciale du fait de l’importance de la lecture sur écran. Dans beaucoup d’écoles l’utilisation des tablettes entre progressivement dans les mœurs pédagogiques comme ce fut le cas pour les ordinateurs, sur fond de conventions entre l'Éducation Nationale et les GAFA (notamment Amazon et Microsoft). La question se pose donc de ces nouvelles formes de lecture, de ce qu’elles produisent en termes d’objectifs (lectures industrielles), de techniques (liens hypertextes, recherche d'informations, orientation de ce qui est donné à lire), de la manière dont est pris en compte le lecteur, comme de ce que cela implique comme type de société.
    L'objectif de l'atelier est donc d'analyser ces nouvelles techniques de lecture pour redonner une nouvelle forme de désir de lire sans se perdre.

  • Mercredi 18 avril (attention, la date a été modifiée) : Atelier C : Apprendre à "écrire" (et plus…) avec le multimédia.
    La lecture numérique est devenue une pratique culturelle intégrée. Or, cet acte de lecture est loin d'être simple. Le texte numérique permet en effet l'intégration de liens hypertextes qui sont susceptibles de détourner l'attention aussi bien qu'ils peuvent renforcer et étayer le discours. Les bifurcations qu'impliquent les liens hypertextes empêchent le lecteur d'avoir sa propre compréhension, sa propre approche globale du texte. A cela se rajoutent tous les éléments audio ou vidéos qui viennent soutenir et illustrer le texte. Or, lire sur imprimé des encadrés ne détourne pas autant l'attention et ne cache pas le sens global de la lecture.
    Comme lecture et écriture sont imbriquées, il apparait encore plus nécessaire, pour comprendre un texte en lecture numérique, d'apprendre à écrire en numérique. Pour que, du fait de ces technologies, le texte garde un sens global bien perceptible et cohérent, il est important de savoir cadrer les éléments utilisés, de façon à éviter le plus possible la désorientation du lecteur. Apprendre à écrire numérique, c'est aussi apprendre à lire numérique.
    L'objectif de l'atelier sera donc d'explorer ces techniques d'écriture, soit à partir d'un thème donné, soit à partir d'exemples tirés ou de propositions des participants, d'analyser en quoi cette écriture est spécifique dans sa construction et de réfléchir sur ses effets sur le lecteur.

  • mercredi 30 mai: Atelier D : Réseaux sociaux, impacts sur les individus et utilisations possibles.
    "Il faut enseigner le doute” … “Faut pas les (les jeunes) laisser gober n’importe quoi”. “C’est pas une caisse de bourrage de crâne, la classe ; ça doit pas être ça !” (François Jarraud, rédacteur en chef du Café Pédagogique). Le grand enjeu actuel réside dans la manière dont chacun, chaque structure, chaque discipline va pouvoir se situer dans un monde entièrement numérisé. L’enseignement scientifique est là particulièrement touché dans la mesure où la fusion entre scientifique et technologique est presque de nature incestueuse. Les évolutions technologiques, du fait du numérique, se sont accélérées d’une manière foudroyante. Les algorithmes ont déjà pris le pouvoir faisant de l’individu un produit, un profil qui fait de lui un individu virtuel figurant dans le catalogue des Big Data. Les réseaux sociaux sont construits de fait autour des valeurs définies par les GAFA.
    Ces valeurs doivent être décodées. Un minimum de connaissance de la puissance des algorithmes et des conséquences de ces systèmes apparait comme une évidente nécessité, sauf à accepter notre double virtuel sur la Toile, dont la vie nous échappe.
    A l'inverse, les réseaux sociaux peuvent sans doute être utilisés avec grand profit pour apprendre une écriture multimédia ou, simplement, créer des liens.
    Les pratiques restent à inventer, notamment grâce aux enseignements interdisciplinaires. L'atelier pourrait permettre d'envisager les tenants et aboutissants de telles pratiques.

Animation

Pierre-Marie Théveniaud (professeur de biologie humaine retraité, membre de la MPM)

Inscription

L’effectif du groupe étant limité à la capacité de la salle, il est important de s'inscrire.

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