Billet MPM de novembre 2024
Avec la MPM, continuer à partager nos convictions et nos questionnements sur la pédagogie et l'éducation
D’un mois à l’autre, le programme des activités de la MPM est le résultat d’une équation entre nos valeurs constamment réaffirmées, les orientations adoptées en Assemblée générale et la survenue de l’aléatoire dans le champ de la pédagogie et de l’éducation.
"Relevé le défi écologique à l'école", les 3 et 4 décembre, en présence de Jean-Michel Zakhartchouk
Pour agir, c’est-à dire s’engager dans une transition « socio-écologique » (pour reprendre l’expression de Jean Jouzel, dans la préface de l’ouvrage de Jean-Michel Zakhartchouk, « Relever le défi écologique à l’école »), il devient indispensable que les enfants et les jeunes comprennent et identifient les causes du dérèglement du climat et des écosystèmes, ainsi que de l’effondrement de la biodiversité, et que cettee éducation interroge les impacts de nos gestes, de nos modes de vie, de nos choix sur le fragile équilibre entre le vivant, l’environnement et le climat.
Le mardi 3 décembre en soirée, l’auteur lui-même de cet ouvrage paru au printemps dernier, vient nous le présenter dans une Rencontre-débat, au lycée Lambert. Un ouvrage riche de nombreux témoignages de pratiques, d’expériences, d’actions conduites avec des élèves de tous niveaux, de la maternelle jusqu’au lycée, et même au-delà. Avec des chapitres qui sonnent comme des invitations ou des interrogations, comme autant de pistes pour la réflexion et l’action pédagogiques :
- impliquer toutes les disciplines
- quels remèdes à l’éco-anxiété ?
- pourquoi recourir à la fiction ?
- faire aimer et admirer la nature
- dehors : pourquoi, comment ?
- quels acteurs impliquer ?
- séparer le vrai du faux et diffuser la science
- orienter vers des métiers verts.
Comme d’habitude, la présentation de l’ouvrage par son auteur sera suivie d’échanges avec les participants puis d’un moment convivial. Une table de presse sera tenue par la déléguée régionale des Cahiers pédagogiques, dont notre intervenant fut pendant de nombreuses années le rédacteur en chef
Le lendemain, mercredi 4 décembre, de 9 h à 12 h, toujours au lycée Lambert, la MPM organise une Table ronde sur la « classe du dehors », à la campagne et en ville, en présence de Jean-Michel Zakhartchouk et d’intervenant(e)s engagé(e)s au plan local dans des actions d’éducation à l’écocitoyenneté dans et hors l’école :
- la « classe du dehors » : effet de mode pédagogique ou réelle contribution à la lutte contre le dérèglement climatique et la perte de la biodiversité ?
- quelle articulation entre acquisition de connaissances, de compétences et action sur le terrain ?
- quelles démarches spécifiques pour l’école du dehors en milieu urbain ?.
- Rendez-vous les 3 et 4 décembre, au lycée Lambert, 73 rue Josué Heilmann à Mulhouse. Cliquez ici pour vous inscrire.
Le 25 novembre, la MPM et le Rezo se remettent "Dans le sillage des grand(e)s pédagogues"
Ce sont Tina Steltzlen et Agathe Chenelot qui sont à la manoeuvre, de 18 h 30 à 20 h 30, à la Maison des associations de Bourtzwiller ou en visio. Elles ont fait équipe pour nous présenter une démarche au croisement de la pédagogie et des neurosciences, « l’inhibition cognitive » : comment le Rezo la met-il en pratique dans ses échanges réciproques de savoirs pour amener les interlocuteurs à résister aux évidences, aux croyances, aux opinions ?
Pour son auteur, le livre « Apprendre à résister » d’Olivier Houdé était initialement destiné à mieux comprendre les mécanismes fondamentaux du développement de l’intelligence chez l’enfant. Mais dès les premiers chapitres de son ouvrage, il montre l’importance d’une fonction intérieure de résistance cognitive du cortex préfrontal dans les apprentissages : l’inhibition. Il montre également l’intérêt de résister à nos automatismes pour apprendre, pour raisonner, pour catégoriser, mais aussi de résister pour le contrôle de soi, la tolérance et la paix.
À sa lecture, Tina, animatrice du Rezo!, fait des liens avec la pratique de la démarche pour apprendre en réciprocité posée par le Rezo!. En effet et parce qu’il y est question de la reconnaissance des savoirs de chacun, de l’apprendre et de la transmission réciproque de ses connaissances, chaque étape de cette démarche suppose un effort cognitif important pour résister aux évidences, pour interroger ses croyances et ses aprioris.
Agathe, enseignante, a, elle aussi, lu cet ouvrage et fait des liens avec le quotidien d’une classe. Elles partageront leur analyse et leur compréhension de cette théorie de la résistance cognitive et le lien avec la méthodologie des RERS.
Rappelons que cet Atelier donne la parole à celles et ceux qui souhaitent présenter un outil, une pratique, une démarche, un dispositif porteurs de possibles pédagogiques, dans et hors l’école.
- Rendez-vous le 25 novembre, de 18 h 30 à 20 h 30 à la Maison des associations de Bourtzwiller, 62 rue de Soultz, ou en visio.
Cliquez ici pour vous inscrire.
Du 30 octobre au 2 novembre derniers, la MPM était présente à la 4e Biennale internationale de l’Education nouvelle à Saint-Herblain, près de Nantes
Au terme des 4 jours qui ont rassemblé 500 participants, il nous semble possible de dégager trois caractéristiques de l’Éducation nouvelle :
- elle est politique, incontestablement marquée par un contexte général qui n’a fait que se dégrader depuis la Biennale de Bruxelles, en 2022 ;
- elle est internationaliste, avec ses militants venus de 26 pays des 5 continents, dont le Liban, la Palestine, l’Ukraine mais en l’absence de celles et ceux qui n’ont pas obtenu le visa d’entrée en France ; ce qui a motivé, lors de la séance de clôture, l’adoption d’une « prise de position » pour dénoncer cette non-obtention de visas ;
- elle est globale, comme l’ont montré, tout au long de la Biennale, les innombrables invitations à « décloisonner », à « établir des liens », à « construire des ponts » …
Rappelons les 5 axes définis par Convergence(s) pour l’Education nouvelle pour cette Biennale :
- Education nouvelle et échec scolaire socialement marqué ;
- Education nouvelle, éducation globale, éducation populaire ;
- l’Education nouvelle face à la montée des populismes et des totalitarismes ;
- l’Education nouvelle face au défi écologique ;
- privatisation et marchandisation de l’école, coopération et internationalisme.
Ces 5 axes ont été travaillés au travers de 30 débats et de 90 ateliers, dont il ne nous est évidemment pas possible de rendre compte ici.
Pour leur part, les deux représentants de la MPM ont animé un débat à partir de l’interrogation : « L’éducation nouvelle prisonnière de la forme scolaire ? » en présence de 20 personnes .
Les participants se sont penchés sur les questions qui ont été soumises à leur réflexion pour rédiger les éléments de réponse autour des trois critères retenus pour caractériser la forme scolaire : l’organisation du temps et de l’espace et la répartition des élèves par groupes d’âge. Les affiches et les affichettes réalisées par les participants ont donné lieu à des mises en commun. Les 2 heures allouées à cette séance n’ont pas été suffisantes pour pouvoir engager le débat de fond qu’il avait été envisagé de développer autour de la compatibilité de notre forme scolaire avec les principes et pratiques de l’Education nouvelle. Nous y reviendrons dans un prochain Billet MPM.
Pour l’heure, nous tenons à évoquer l’intervention, en séance de clôture, du Grand Témoin de la Biennale, Dorcy Rugamba, metteur en scène de théâtre, acteur, danseur, dramaturge et écrivain rwandais, auteur de « Hewa Rwanda ; Lettre aux absents » (J.-C. Lattès, 2024), dont la famille a été exterminée en trois-quarts d’heure en 1994 par, a-t-il fait comprendre, des hommes « instruits ».
L’auditoire a été profondément touchés par la force de ses paroles, tout comme par la finesse de ses analyses, en particulier lorsqu’il a déclaré qu’il avait le sentiment d’avoir vécu pendant ces 4 jours de la Biennale dans une « communauté idéale ». Il a souligné l’impérieuse nécessité de l’éducation, tout en invitant à nous interroger sur sa capacité à fonder un monde meilleur.
C’est pour cela qu’a été créée la Ligue internationale pour l’Education nouvelle en 1921, au lendemain de la première Guerre mondiale. C’est pour cela qu’aujourd’hui il nous faut nous interroger collectivement sur les capacités de l’Education nouvelle à relever les défis de notre temps.
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